Contribution à l'étude du pacte d'associés
Auteur / Autrice : | Sarah-Rachel Salfati |
Direction : | Nicolas Balat, Julia Heinich |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé |
Date : | Soutenance le 13/12/2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences juridiques et politiques (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de droit économique (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Didier Poracchia |
Examinateurs / Examinatrices : Didier Poracchia, Étienne Casimir, Caroline Coupet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Étienne Casimir, Caroline Coupet |
Mots clés
Résumé
Omniprésent dans la vie des affaires, le pacte d’associés est un contrat incontournable du droit des sociétés. L’objet de cette recherche est d’en réaliser une étudie renouvelée, d’abord intrinsèquement, puis extrinsèquement en contemplation du contrat de société. L’objectif en est alors double ; qualifier le pacte d’associés afin d’entériner son existence dans l’univers contractuel pour ensuite le replacer dans son environnement sociétaire. Ayant pour objet de structurer et d’organiser dans la durée les relations entre associés hors contrat de société, le pacte d’associés reste une figure contractuelle singulière dont la distinction doit être faite d’avec d’autres qualifications connues du droit des sociétés. Sa qualification en tant qu’acte juridique puis en tant que contrat devient donc indispensable avec cette spécificité qu’il est hybride. En effet, ce caractère hybride est souligné en raison de la pluralité de parties, de clauses et d’engagements qu’il contient, engendrant alors une distributivité de son régime. Cette dernière n’est pas exempte de conséquences, notamment en matière de sanctions contractuelles qui seront à leur tour morcelées. En tout état de cause, aucun modèle général de pacte d’associés ne peut être retenu, sa diversité ne le permettant pas. On ne peut par ailleurs pas envisager le pacte d’associés en toute autonomie car il n’est pas une création ex nihilo ; pour être associé, il faut être partie au contrat de société, et c’est cette qualité qui permettra la conclusion du pacte. Cela conduit à considérer les statuts de société sous leur dimension contractuelle et à en tirer les conséquences de ce point de vue. Le pacte d’associés et les statuts coexistent alors en tant qu’ensemble contractuel. Toutefois, la théorie des ensembles contractuels ne permet pas d’entrevoir la réalité et la spécificité de cet ensemble. Après disqualification de certains ensemble contractuels connus (chaîne de contrats, relation de principal à accessoire, sous-contrat, contrat-cadre et contrats d’application, etc.), l’aboutissement à son classement dans un ensemble contractuel quasi-inconnu a été retenu. Pacte d’associés et statuts forment ainsi un faisceau de contrats. Cette qualification invite à reconsidérer la place du pacte d’associés dans l’environnement sociétaire, notamment eu égard aux statuts, et ainsi à repenser la hiérarchie des normes sociétaires. Les statuts ne peuvent dès lors plus être invariablement considérés comme la norme fondamentale et les pactes d’associés systématiquement inférieurs. Cette nouvelle vision de l’ensemble contractuel, couplée à l’intervention du juge rendant parfois dérogatoire le pacte d’associés vis-à-vis des statuts, sont autant d’arguments de nature à remettre en cause la hiérarchie des normes sociétaires. Il devient nécessaire d’articuler ces différentes normes en prenant en compte les divers intérêts irriguant le droit des sociétés. La proposition de méthodes d’articulation, et précisément de moyens de résolution des conflits de normes sociétaires, s’avérait nécessaire