Thèse soutenue

La sexualité saisie par le Droit ?

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Auteur / Autrice : Auriane Teyssonneyre
Direction : Thierry Serge Renoux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit public
Date : Soutenance le 16/12/2023
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Sciences juridiques et politiques (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Groupe d'études et de recherches sur la justice constitutionnelle (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Nadia Beddiar
Examinateurs / Examinatrices : Nadia Beddiar, François Vialla, Didier Ribes
Rapporteurs / Rapporteuses : Nadia Beddiar, François Vialla

Résumé

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La sexualité, intime et universelle, s’entrelace avec la société, soulevant des questions cruciales sur sa règlementation juridique. Dès lors, la question de la saisie juridique de la sexualité s’avère complexe, reflétant les normes, les valeurs et les interprétations sociales. Il devient manifeste que la sexualité, qu'elle évolue au sein des contours sacrés du mariage ou s'épanouisse de manière plus libérée, demeure étroitement liée au Droit. Les subtilités les plus délicates de la sexualité, entre pratiques et orientations, ne pouvant être ignorées de la matière juridique. D'une part, le Droit, norme générale et impersonnelle, est-il en capacité de réglementer la sexualité des personnes ? D'autre part, si le Droit entend normaliser la sexualité en se fondant sur des normes issues de la nécessité de protéger la dignité de la personne humaine, l'ordre public, l'union matrimoniale ou les bonnes mœurs, ne vient-il pas alors restreindre sans justification et parfois sans proportionnalité, la liberté individuelle exprimée par des personnes consentantes qui sont seules juges de leur vie privée ? La sexualité, tissant une trame entre les aspirations individuelles et les exigences sociétales, offre un terrain où le Droit se pose en guide éclairé. Il protège avec vigilance les droits et libertés fondamentaux, tels que la liberté sexuelle, tout en veillant au maintien de l’ordre public et de la tranquillité au sein de la société. À travers une perspective historique, la sexualité se révèle comme une force dynamique, défiant sans cesse le Droit à naviguer dans l'intrigue complexe des normes sexuelles, toujours variables et subjectives. Le consentement, pierre angulaire de la liberté sexuelle, reste primordial, même si la législation actuelle exige toujours la preuve de coercition. La dignité, tout comme la morale, laisse une empreinte indélébile sur les cadres juridiques qui encadrent la sexualité. Quant au mariage, il présente des impératifs de fidélité et de devoir conjugal auxquels le Droit ne peut rester éternellement fidèle, sous peine de s’écarter des considérations personnelles et des évolutions sociales influencées par les pratiques sexuelles en constante mutation et le progrès technologique incessant. Cette quête de recherche a dévoilé une vérité profonde : l'évolution perpétuelle de la sexualité ouvre de nouvelles perspectives pour le Droit, l'incitant constamment à adapter ses régulations pour suivre le rythme d'une notion en perpétuel mouvement