Journaux puritains du XVIIe siècle (1640-1688) : écrire l'expérience du ministère
Auteur / Autrice : | Colin Harris |
Direction : | Anne Dunan-Page |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance le 15/12/2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'études et de recherches du monde anglophone (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Myriam-Isabelle Ducrocq |
Examinateurs / Examinatrices : Claire Gheeraert-Graffeuille, Laurent Curelly, Luc Borot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Myriam-Isabelle Ducrocq, Claire Gheeraert-Graffeuille |
Mots clés
Résumé
On a longtemps cru que les puritains examinaient constamment leurs vies et leurs âmes afin d’y déceler des signes de leur élection. On considère que William Perkins a intégré l'interprétation de la prédestination de Theodore de Bèze dans sa propre théologie pratique et que, par ses prédications et ses publications, cette pratique anxiogène a été assimilée par les puritains anglais. Armés de cette vision dystopique du monde, John Stachniewski et ses disciples ont alors affirmé que les puritains seraient devenus des instruments volontaires du tourment psychologique, répandant ainsi un état général d'angoisse et provoquant de nombreux suicides. Cette étude se penche sur les journaux privés de neuf pasteurs puritains s’étendant sur trois générations au cours du XVIIème siècle. Cette thèse montre que leur écriture personnelle suit en fait principalement deux modèles d’écriture de journaux spirituels publiés dans les années 1650, qui supposent une conversion préalable et encouragent les actions de grâce. Une lecture attentive et une comparaison de leurs écrits nous permettent toutefois de comprendre comment ils vivaient et pratiquaient leur foi ce qui était le plus important pour eux : leur famille, leur ministère, leurs finances, les évènements politiques et religieux et leur relation personnelle avec Dieu. Cette analyse permet de constater qu'ils ne vivaient pas dans un état d'anxiété permanent et qu'ils n'étaient pas préoccupés par la recherche de signes d'élection. Ils n’encourageaient pas non plus cette introspection ni dans leur famille ni dans leurs fonctions pastorales. Au contraire, on attendait d'eux qu'ils apportent conseil et réconfort à leurs paroissiens et qu'ils les encouragent simplement à obéir aux commandements de Dieu. Leur foi était donc basée sur une conversion profonde, suivie d'une vie obéissante de service et de reconnaissance. Malgré leur exclusion de l'Église d'Angleterre à la Restauration et l'interdiction légale de prêcher, ces pasteurs ont continué à exercer leurs ministères dans leurs communautés et au-delà, du mieux qu'ils le pouvaient, selon leurs valeurs de foi et de service.