Les sources de la réionisation vues par MUSE/VLT
| Auteur / Autrice : | Tran Thi Thai |
| Direction : | Roser Pello, Tuan-Anh Pham |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Physique et sciences de la matière. Astrophysique et cosmologie |
| Date : | Soutenance le 11/12/2023 |
| Etablissement(s) : | Aix-Marseille en cotutelle avec Graduate University of Science and Technology, Hoc vien Khoa hoc va Cong nghe (Hanoi, Viet Nam) |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Physique et sciences de la matière (Marseille) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Astrophysique de Marseille (LAM) |
| Jury : | Président / Présidente : Véronique Buat |
| Examinateurs / Examinatrices : Tuan-Anh Pham, Johan Richard, Dinh Văn Trung, Tien Khoa Dao, Ngoc Diep Pham, Quoc Tuan Do | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Verhamme, Masami Ouchi |
Mots clés
Résumé
Nous avons utilisé des données correspondantes à des émetteurs Lyman alpha, recueillies derrière 17 amas de galaxies connus en tant que lentilles gravitationnelles, observés avec le Multi Unit Spectroscopic Explorer (MUSE/VLT). En raison de l’effet de lentille gravitationnelle, les signaux des sources d’arrière-plan sont amplifiés d’un facteur ~ 10 et déformés, ce qui nous permet d’observer plusieurs images du même objet d’arrière-plan dans les cas les plus extrêmes. Pour gagner du temps de calcul et éviter des calculs redondants, pour chaque système à images multiples nous choisissons une seule image représentative de la galaxie originale. Au final, l’échantillon contient 600 images d’émetteurs Lyman alpha, avec des décalage vers le rouge allant de 2.9 à 6.7, et avec une luminosité dans la gamme (39 < logL[erg s< 43). La collecte de données à partir de lentilles gravitationnelles est assez efficace pour étudier la fonction de luminosité aux limites les plus faibles. Cependant, ces données deviennent moins sensibles lors de l’étude de la fonction entourant la valeur de luminosité caractéristique de la fonction de Schechter. Pour résoudre ce problème, nous avons incorporé des valeurs moyennes de la Fonction de Luminosité issues de la littérature pour compléter notre fonction de luminosité vers les luminosités les plus brillantes, pour les mêmes plages de redshift, ce qui permet un ajustement global de la fonction de luminosité. Le résultat final a révélé une légère évolution de la valeur de la pente avec quatre plages de décalage vers le rouge: 2:9 < z < 4:0, 4:0 < z < 5:0, 5:0 < z < 6:7, et 2:9 < z < 6:7. La valeur caractéristique L* de la fonction de Schechter est conforme à la littérature précédente, alors que le facteur de normalisation phi* affiche une forte dépendance à la valeur de la littérature utilisée comme contrainte. Lors de l’étude de la Fonction de Luminosité, certains points dans la région des plus faibles luminosités n’ont pas été pris en compte dans les ajustements, en raison en raison d’un grossissement élevé (avec une très grosse incertitude), d’une complétude trop faible et de données jugées statistiquement insuffisantes. Malgré ces précautions, la Fonction de Luminosité semble montrer un aplatissement, voir une inflexion, aux tranches les plus faibles, pour les plages de redshift les plus élevées. Pour bien appréhender ce comportement, nous avons introduit une fonction de Schechter modifiée en ajoutant une partie exponentielle représentant la configuration observée. Cette forme a été discutée dans la thèse et est conforme à la littérature. Nous avons comparé nos résultats dans le bin de redshift le plus élevé 5:0 < z < 6:7 aux prédictions théoriques/numériques par (Garel et al. 2021), qui corrigent de l’atténuation d’IGM, ainsi qu’à celles de (Salvador-Solé et al. 2022), qui étudient des scénarios de simple et double réionisation. Cette comparaison montre une grande cohérence entre nos résultats et les prédictions, sans aucune ré-normalisation, sans pour autant pouvoir trancher entre des scénarios différents. Cette thèse discute également sur l’impact de la sélection des sources et le seuil de complétude sur la forme finale de la Fonction de Luminosité, dans la plage globale de redshift. Les meilleurs résultats d’ajustement de la fonction de Schechter à différentes plages redshift nous permettent de déterminer la densité de luminosité et de la convertir en densité de formation d’étoiles. Ces résultats, comparés à ceux de la valeur critique de la densité de formation d’étoiles (c’est à dire, celui qui serait nécessaire pour réioniser l’univers à un redshift donné) suggèrent que les galaxies sélectionnées par leur émission Ly pourraient être responsables de la réionisation si on suppose une fraction d’échappement des photon Ly de 8%, avec un facteur d’agglutination (clumping factor) typique de ~ 3. Dans tous les cas, ils ont une contribution substantielle au processus de réionisation