L'exigence de compliance et l'arbitrage commercial international
Auteur / Autrice : | Adama Zorome |
Direction : | Denis Mouralis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé |
Date : | Soutenance le 04/12/2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences juridiques et politiques (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de droit économique (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Thomas Clay |
Examinateurs / Examinatrices : Thomas Clay, Jean-Baptiste Racine, Claire Debourg, David Bosco | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Baptiste Racine, Claire Debourg |
Mots clés
Résumé
La compliance se caractérise par une exigence ex ante, dont la finalité est la conformité des activités des entreprises à une diversité de normes et de valeurs, la sanction pouvant intervenir ex post. Dès lors, une distinction est faite entre les exigences préventives de la compliance et les normes et valeurs substantielles. L’arbitrage commercial international, lui, est un mode juridictionnel privé de règlement des différends. Il est devenu, au fil des temps, la justice de droit commun des différends ayant une nature économique et conférant une grande liberté aux parties quant à l’organisation et déroulement de la procédure. L’arbitrage commercial international peut et doit être un vecteur permettant d’atteindre l’effectivité de l’exigence de compliance. Qu’elles concernent des exigences préventives ou substantielles, les questions de compliance peuvent faire l’objet d’un arbitrage. Ils sont portés à la compétence du tribunal arbitral soit à titre principal, lorsque le différend découle d’un contrat de compliance, soit à titre incident, lorsque des manquements sont soulevés par les parties ou constatés par le tribunal à l’occasion de la résolution d’un différend contractuel. Le traitement de ces questions peut bouleverser les principes directeurs de la preuve et redynamiser la pratique de l’instruction. À cette occasion, l’instance arbitrale peut devenir un réceptacle des actions de compliance intentées par les tiers, notamment par le mécanisme d’offre d’arbitrage. De même, les instances parallèles, traitant des exigences préventives ou substantielles de compliance, ouvertes devant les autorités judiciaires ou administratives indépendantes, ne doivent pas laisser le tribunal arbitral indifférent. L’arbitre doit s’assurer que sa sentence est respectueuse des exigences substantielles de compliance. Cela passe d’abord par une recherche de l’effectivité à travers le droit applicable au fond ; ensuite, par la caractérisation des manquements, en fonction de la nature des exigences transgressées ; et, enfin, par leur sanction. La conformité de la sentence aux normes et valeurs substantielles pourra être contrôlée au stade de l’exequatur ou au stade du recours. Le contrôle exercé par le juge du contrôle ou de l’annulation est alors une garantie de cette conformité. Par ailleurs, les acteurs de l’arbitrage se trouvent implicitement soumis à l’exigence de compliance. Ils sont soumis à un devoir de diligence face au risque de blanchiment et dévoiement de la procédure arbitrale à des fins illicites. D’ailleurs, dans l’arbitrage institutionnel, certains centres d’arbitrage ont commencé par se doter de règlements pro-compliance