Thèse soutenue

Les faux souvenirs en tâche de mémoire de travail : une perspective développementale

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Manon Rousselle-Jacquier
Direction : Agnès BlayeMarlène Abadie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 19/06/2023
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en psychologie et neurosciences
Equipe de recherche : Laboratoire de psychologie cognitive (Aix-Marseille ; 2012-2024)
Jury : Président / Présidente : Patrick Lemaire
Examinateurs / Examinatrices : Candice Morey, Gaën Plancher, Charles J. Brainerd
Rapporteur / Rapporteuse : Candice Morey, Gaën Plancher

Résumé

FR  |  
EN

Les faux souvenirs ont fait l'objet de nombreuses études par le passé. Ces études semblent indiquer que le traitement du sens des items (i.e., les traces gist en mémoire), est responsable de cette illusion. Il a été montré que l'augmentation de la mémoire gist avec l'âge était responsable de l'augmentation des faux souvenirs avec l'âge dans les tâches de mémoire à long-terme. Quelques études récentes ont montré que ces faux souvenirs sémantiques pouvaient survenir en quelques secondes chez l'adulte dans des tâches de mémoire de travail. Certaines de ces études ont montré que les mécanismes de maintien en mémoire de travail jouaient un rôle dans leur occurrence. En effet, la répétition articulatoire, un mécanisme de maintien verbal, semble prévenir les faux souvenirs dans les tests immédiats. Par ailleurs, le rafraîchissement attentionnel, un mécanisme de maintien reposant sur des ressources cognitives générales, favoriserait les faux souvenirs dans les tests différés. Dans cette thèse, sept expériences ont été réalisées en adoptant une perspective développementale pour étudier les faux souvenirs en tâche de mémoire de travail. Les mécanismes de maintien se développent avec l'âge ainsi que les traces gist en mémoire. Nous avons donc comparé des jeunes enfants (4-5 ans) et des enfants plus âgés (8 ans) ainsi que des enfants plus âgés (9 ans) et de jeunes adultes. Nous avons testé l'effet des mécanismes de maintien en mémoire de travail sur la production de faux souvenirs en test immédiat et différé. Nous avons également mesuré la contribution de la mémoire gist dans l'apparition des faux souvenirs. Les résultats indiquent que les faux souvenirs à court-terme surviennent chez des enfants dès l'âge de 4 ans. De plus, les erreurs en test de rappel immédiat deviennent sémantiques de façon prédominante avec l'âge. Les fausses reconnaissances étaient sous-tendues par des traces gist en mémoire. Ces traces augmentaient avec l'âge. Elles ont également conduit à différentes réponses au test de reconnaissance entre les groupes d'âges, suggérant des différences qualitatives des traces en mémoire entre de jeunes enfants et des enfants plus âgés. Enfin, les mécanismes de maintien en mémoire de travail diminuaient les faux souvenirs en rappel dès l'âge de 8 ans. Ces résultats et leurs implications sont discutés.