Désorientation esthétique et éthique, la polyphonie du rire dans le cinéma de Quentin Dupieux
Auteur / Autrice : | Denis Alcaniz |
Direction : | Thierry Millet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts |
Date : | Soutenance le 10/03/2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'études en sciences des arts (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Vaillant |
Examinateurs / Examinatrices : Natacha Cyrulnik | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sue Harris |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les comédies de Quentin Dupieux, habitées par les réminiscences de l’enfance, nous apparaissent comme des boutades sérieuses et ludiques. Son cinéma, nourri par une pluralité des genres, fait émerger une forme d’absurde et d’étrangeté que l’on peut rapprocher de celle de Samuel Beckett et d’Eugène Ionesco, mais également du surréalisme de Luis Buñuel, du mystère de David Lynch, de l’horrifique de Tobe Hooper et de David Cronenberg ainsi que des comédies de Bertrand Blier, Francis Veber et de Philippe De Broca. Ces cinéastes constituent une partie essentielle de sa cinémathèque mentale qui nous apparaît comme un jeu de pistes intertextuel. De plus, ses films se construisent dans la pluralité artistique telle que la musique électronique, l’art du marionnettiste, le théâtre, la photographie et l’art numérique. Sa filmographie, qui oscille entre impudeur et pudeur, dévoile une bouffonnerie et une idiotie qui nous invitent à interroger et à prendre du recul avec notre réalité. Étudier son cinéma ne se limite pas au décodage de l’humour et de la dérision. Il fait preuve d’une autodérision artistique qui vise la réflexivité cinématographique et existentielle, par la projection, sur l’écran de cinéma, d’un miroir concave hanté par des automates et clôturé dans un nontemps et un nonlieu, comparables aux concepts d’hétérotopie et d’hétérochronie. Chez Dupieux, si ses comédies questionnent l’absurdité et le tragique de la condition humaine, elles font émerger un rire polyphonique, désorienté et postmoderne qui interroge notre représentation et notre conceptualisation du monde en lien avec notre subjectivité, mettant en jeu notre approche esthétique et notre éthique spectatorielle.