Denis Diderot et la théorie de la ''perception des rapports'' : construction et enjeux d'une esthétique matérialiste au milieu du XVIIIe siècle
Auteur / Autrice : | Pierre Léger |
Direction : | Pascal Taranto, Giuseppe Di Liberti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 31/03/2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Gilles-Gaston Granger (Aix-en-Provence) |
Jury : | Président / Présidente : Charles Wolfe |
Examinateurs / Examinatrices : Marie Leca-Tsiomis, Bruno Trentini, Stéphane Lojkine | |
Rapporteur / Rapporteuse : Florent Guénard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse propose une nouvelle interprétation de l’esthétique de Diderot ayant la particularité de ne pas se focaliser sur ses textes de poétique théâtrale ou de critique d’art, mais sur sa théorie de la « perception des rapports » construite autour des années 1750 et atteignant sa forme la plus aboutie dans l’article BEAU. Nous souhaitons montrer que loin d’être un texte froid et dogmatique en rupture avec le reste de son œuvre, cet article constitue au contraire dans son essence la troisième Lettre dont le philosophe évoquait le projet dans sa correspondance avec le Père Castel de 1751. Cette hypothèse généalogique permet d’insérer l’article dans de nouvelles continuité et d’éclairer à nouveaux frais les enjeux et les étapes progressives de la construction de l’esthétique du premier Diderot. De plus, elle réinsère la théorie de la « perception des rapports » dans sa relation avec un ensemble de préoccupations métaphysiques et gnoséologiques de l’époque. Élargissant ainsi le périmètre de l’esthétique dans une théorie de la connaissance et une métaphysique dont elle ne se séparait pas au milieu du XVIIIe siècle en France, nous pouvons résoudre un certain nombre de problèmes d’interprétation historiquement liés à l’article et à la théorie de la « perception des rapports » en général. Il s’agira de découvrir une nouvelle conception de la sensibilité cherchant à ouvrir une troisième voie à l’intersection du rationalisme et de l’empirisme pour en dépasser les limites respectives. Nous pourrons alors faire émerger les problématiques et la proposition singulière par lesquelles s’est formée, en plein âge des Lumières, la première grande esthétique athée et matérialiste.