Thèse soutenue

Structures cellulaires à changement de forme

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Auteur / Autrice : Maïka Saint-Jean
Direction : Etienne ReyssatJosé BicoBenoît Roman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 08/12/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physique et mécanique des milieux hétérogènes (Paris ; 1997-....) - Physique et mécanique des milieux hétérogenes (UMR 7636)
établissement opérateur d'inscription : Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (1882-....)
Jury : Président / Présidente : Matteo Ciccotti
Examinateurs / Examinatrices : Etienne Reyssat, José Bico, Benoît Roman, Dominic Vella, Catherine Quilliet, Sébastien Neukirch, Sophie Ramananarivo
Rapporteur / Rapporteuse : Dominic Vella, Catherine Quilliet

Résumé

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Des matériaux qui seraient capables de changer de forme par eux-mêmes peuvent trouver des applications dans de nombreux domaines technologiques. Par exemple, en ``soft robotics’’, où changer de forme de manière continue permet d’attraper des objets fragiles, de se faufiler dans des espaces difficiles d’accès ou d'assister des opérations chirurgicales. Mais le passage d’une surface plane à une forme en trois dimensions ne peut se faire qu'à des conditions géométriques bien précises : il n’est pas possible de changer la courbure de Gauss d’une surface sans modifier les distances dans son plan. Il est ainsi possible d'utiliser cette propriété pour changer de forme en variant localement la direction et/ou l’intensité de déformations spontanées. Dans ce travail de thèse, nous avons développé des solutions simples pour créer des objets plans capables de changer de forme, en utilisant des matériaux actifs capables de se déformer en réponse à un stimulus), et en contraignant leur déformation par couplage avec des structures déformables obtenues par des méthodes de prototypage rapide (impression 3D, découpeuse laser…). Nous avons pour cela utilisé des structures cellulaires (contenant un motif qui se répète) dans différentes configurations. Dans un premier temps, un mélange élastomère/éthanol a été utilisé comme matrice active qui gonfle quand elle est chauffée. De fins réseaux cellulaires inextensibles ont été emprisonnés dans cette matrice pour contraindre son gonflement dans certaines directions de l’espace et induire un changement de forme. Dans une deuxième partie, au lieu d’utiliser une matrice extérieure comme moteur de la déformation (croissance/rétrécissement), des réseaux plus épais (1cm) sont directement actionnés. Pour changer de forme, les cellules de ces structures sont fermées, soit en y faisant le vide, soit en utilisant des fils tendus à travers la structure. Enfin, dans un dernier temps, des réseaux cellulaires fins sont actionnés par des films de savon, la tension de surface permettant la fermeture des cellules. Dans les trois cas, la présence de réseaux cellulaires permet de programmer localement l'intensité ou la direction de la déformation des structures planes pour en faire des formes 3D. Des formes simples comme des cônes ou des anti-cônes ont été obtenues avec les trois techniques. De plus, dans le cas des structures plus épaisses actionnées par des fils, il est aussi possible d’obtenir des formes plus complexes et de résoudre le problème inverse dans certains cas (programmer la forme finale dans le design initial).