Thèse soutenue

Etude des éléments clefs nécessaires à la création d'un muscle squelettique 3D biomimétique et vascularisé sur puce microfluidique

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Auteur / Autrice : Manh-Louis Nguyen
Direction : Stéphanie Descroix
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie Physique
Date : Soutenance le 15/03/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Chimie physique et chimie analytique de Paris Centre (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physique des Cellules et Cancer (Paris ; 2024-....) - Laboratoire Physico-Chimie Curie [Institut Curie]
établissement opérateur d'inscription : Institut Curie (Paris ; 1978-....)
Jury : Président / Présidente : Danijela Vignjevic
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Descroix, Cécile Legallais, Xavier Gidrol, Olivier Benveniste, Laurent Malaquin, Edgar Gomes
Rapporteur / Rapporteuse : Cécile Legallais, Xavier Gidrol

Résumé

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L’essor de la microfluidique en biologie a conduit la communauté scientifique à développer des modèles in vitro de différents organes, initiant ainsi le domaine des organes sur puce. Ceux-ci ont but d’apporter un modèle biomimétique complémentaire aux systèmes traditionnels, avec une transposition plus fiable des résultats chez l’Homme. Nous nous sommes plus particulièrement intéressés au muscle squelettique. Le muscle squelettique in vivo se compose de longues cellules musculaires, alignées dans l’axe longitudinal du muscle, regroupées en fascicules. Plusieurs fascicules forment le muscle. La matrice extracellulaire (MEC) principalement composée de collagène I segmente ces parties et abrite d’autres types cellulaires. Reproduire un muscle squelettique in vitro requiert donc un pré alignement des cellules dans un hydrogel bio compatible. L’objectif était de déterminer les éléments clefs nécessaires à la génération d’un tissu musculaire squelettique biomimétique en système microfluidique tubulaire.Nous avons donc développé une puce microfluidique, composée de tubes parallèles et indépendants en collagène I. Pour des tubes en collagène de 200 µm de diamètre, l’ensemencement des cellules C2C12 suspendues dans du milieu de culture ne permettait pas de reproduire l’architecture du muscle, les cellules musculaires s’organisant sous forme de lumen. Afin de modifier l’auto-organisation cellulaire, nous avons évalué l’effet d’un ensemencement en présence de MEC permettant une adhésion des cellules dans toute la section du tube, mais aussi une approche d’ensemencement séquentiel permettant aux cellules de reposer sur un matériau de rigidité appropriée. Bien que cette dernière approche permettait un meilleur alignement des myotubes, l’organisation en lumen persistait pour ces deux conditions.Puis nous avons évalué l’effet d’un substrat de courbure trois fois supérieure (75 µm de diamètre) sur l’organisation cellulaire. Dans ce cas, les cellules colonisaient l’intégralité du volume disponible du tube en collagène. Comme précédemment, différentes conditions d’ensemencement ont été évaluées. Nos résultats ont montré ici que les cellules ensemencées dans du milieu de culture permettaient un meilleur alignement des myotubes le long de l’axe, un meilleur alignement des noyaux parallèles aux myotubes, la formation de myotubes striés, ainsi qu’une augmentation des gènes de différentiation musculaire. En revanche, les cellules ensemencées en présence de MEC généraient des myotubes ramifiés d’aspect hétérogène, avec un indicateur de fusion cellulaire et un diamètre moyen significativement plus grands. Ces caractéristiques sont retrouvées dans certaines myopathies.En parallèle, nous avons montré la versatilité de notre système en développant un vaisseau sur puce de 200 µm de diamètre en utilisant des cellules primaires endothéliales humaines, l’objectif étant de reproduire l’écosystème musculaire et notamment les autres types cellulaires. L’intégrité morphologique et fonctionnelle de ce vaisseau sur puce a été caractérisée par immunomarquage des jonctions adhérentes, par des études de perméabilité vasculaire, d’adhésion leucocytaire et de biologie moléculaire par RT-qPCR. Cependant, les premiers essais de co-culture avec les C2C12 se sont heurtés à une incompatibilité des milieux de cultures. Nous avons également mis en œuvre la co-culture des C2C12 avec la lignée fibroblastique NIH 3T3 permettant la génération de myotubes ayant la même maturation sur le plan morphologique, que ceux générés précédemment en mono culture dans les tubes en collagène de 75 µm. Néanmoins, la co-culture permettait une meilleure maturation sur le plan moléculaire, avec une expression augmentée des gènes de différentiation musculaire.Les perspectives à venir seront d’y cultiver des cellules primaires/souches induites, permettant de créer des modèles de pathologies et d’étudier l’influence sur le tissu musculaire de traitements perfusés dans le vaisseau sur puce.