L'architecture et le décor des églises de la congrégation monastique de Saint-Maur : constructions, restaurations, aménagements liturgiques (1618-1790)
Auteur / Autrice : | Pierre-Marie Salle |
Direction : | Daniel-Odon Hurel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et Histoire de l'Art |
Date : | Soutenance le 26/02/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Alexandre Gady |
Examinateurs / Examinatrices : Daniel-Odon Hurel, Alexandre Gady, Hélène Rousteau-Chambon, Isabelle Brian, Sylvio Hermann De Franceschi, Mathieu Lours | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Rousteau-Chambon, Isabelle Brian |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La congrégation de Saint-Maur (1618-1790), réforme bénédictine française des XVIIe-XVIIIe siècles, relève en deux siècles presque 200 anciens monastères de l'ordre, pour l'essentiel d'origine médiévale. Les mauristes sont connus pour leurs travaux d'érudition et notamment pour avoir posé les premiers jalons de la discipline historique telle qu'elle se pratique aujourd'hui. Ils sont également des religieux qui s'inscrivent dans le grand mouvement de la Réforme catholique. La plupart des anciens monastères se trouvent dans un état de dégradation avancée à la suite des crises du XVIe siècle. Le relèvement de ces établissements devient alors un vaste chantier architectural et mobilier qui se poursuit jusqu'à la Révolution. Cette thèse s'intéresse plus particulièrement aux églises des monastères, les bâtiments de la vie conventuelle ayant déjà fait l'objet d'une synthèse universitaire (Monique Bugner, 1980).Les mauristes ont dans la majorité des cas conservé et réparé les anciennes églises alors que les bâtiments conventuels étaient reconstruits selon une architecture nouvelle. Il s'agit donc d'interroger les raisons pour lesquelles l'église a fait l'objet d'un traitement spécifique au sein du monastère. A travers le regard et les choix des mauristes pour leurs églises, ce questionnement s'inscrit dans le temps long de l'histoire du patrimoine : la transmission de l'héritage architectural des églises médiévales monastiques a commencé avec le relèvement des monastères au XVIIe siècle. La congrégation a également reconstruit une petite partie de ses églises selon l'architecture gothique ou l'architecture classique, et il convient d'interroger les choix alors réalisés.Le relèvement des anciennes églises est aussi celui de son mobilier et de ses aménagements liturgiques. Ces religieux de la Réforme catholique s'inscrivent dans le renouvellement des chœurs et la modernisation du décor qui se développent aux XVIIe et XVIIIe siècles, consécutivement au concile de Trente. Les mauristes ont même été précurseurs et novateurs sur certains aspects. Il s'agit donc d'examiner les réalisations dans leur contexte et leur complexité institutionnelle, liturgique, et artistique pour saisir la place qu'occupent les mauristes dans un mouvement déjà étudié pour d'autres types d'églises (Mathieu Lours sur les cathédrales).La différence entre la conservation globale de l'architecture des anciennes églises et le renouvellement moderne du mobilier intérieur peut dès lors sembler paradoxale. C'est en interrogeant la convergence, chez les mauristes, de la vision historique et de l'esprit de réforme que cette thèse entend proposer une clé de lecture de ce temps de résurrection des grandes abbayes françaises.