Thèse soutenue

Les gallicismes dans les Cantari des XIVe et XVe siècles
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Auteur / Autrice : Flavia Garlini
Direction : Frédéric DuvalPaolo Squillacioti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes médiévales
Date : Soutenance le 29/06/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Università degli studi (Sienne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Jean Mabillon - Centre Jean-Mabillon (Paris)
établissement opérateur d'inscription : École nationale des chartes (Paris ; 1821-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Schoysman
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Duval, Paolo Squillacioti, Roberta Cella, Andrea Valentini
Rapporteurs / Rapporteuses : Roberta Cella, Andrea Valentini

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse de doctorat entend proposer une étude de quelques gallicismes présents dans un corpus de cantari italiens des XIVe et XVe siècles, en vue de mieux comprendre les dynamiques et les modalités de réutilisation des sources françaises. Depuis longtemps, la critique reconnaît dans les cantari, un genre étroitement lié à la dimension orale et performative, le résultat d'un long et vaste travail de remaniement des modèles français les plus variés, des grands romans de chevalerie aux fabliaux irrévérencieux, sans négliger les contes courtois. En fait, entre les cantari et leurs - présumés - modèles, il existe de nombreuses analogies sur le plan thématique : les motifs littéraires connaissent une large circulation dans toute l'Europe romane et donc les points de contact entre les récits en octave et la prose ou les vers français ne sont pas surprenants. Alors que les études antérieures ont traditionnellement privilégié une perspective thématique pour tenter de reconstruire la relation entre octaves et sources, ce travail prend plutôt les pas d'un point de vue différent : bien qu'hétérogènes, les cantari sont généralement attribuables à un niveau stylistique que nous moyen mais non moins perméable à une langue perçue comme plus prestigieuse, certainement avec une tradition littéraire plus solide. Pour cette raison, le point de départ de cette thèse a été l'analyse linguistique du cantari, dans laquelle on a tenté de retracer les gallicismes d'une manière ou d'une autre attribuables aux modèles, ce qui rendait compte, c'est-à-dire d'une relation profonde et marquée de dérivation. Les résultats de cette étude étaient en réalité inattendus : les mots d'origine française ou provençale tracés dans les cantari ne rendent pas compte d'une dépendance aux textes dont les critiques avaient relevé les sources mais semblent plutôt renvoyer à la littérature galloromance comme ensemble.L'idée d'une relation dérivationnelle doit donc être révisée, surtout parce que, du moins dans certains cantari, on peut entrevoir la répétition d'un motif topique plutôt qu'un modèle précis identifiable dans un texte codé.La thèse a une structure bipartite : le premier chapitre de ce travail offre donc le panorama le plus large possible de la relation qui lie l'italien aux langues gallo-romanes - français et provençal - depuis ses origines. Un approfondissement s'imposait alors sur la tradition des études sur les cantari et sur les aspects fondateurs du genre lui-même : le troisième chapitre y est consacré. Le quatrième chapitre vise à tirer des conclusions générales sur les relations qui lient les cantari et les sources sur la base de ce qui ressort de l'étude linguistique. Quelques cantari ont été choisis à titre d'exemple, précisément en raison de leur proximité avec le modèle : la Struzione della Tavola Ritonda, qui suit d'assez près la dictée de Mort li roi Arthur ; le Carduino, qui réélabore des motifs topiques communs au Perceval et au Bel Inconnu et, enfin, le Cantare dei tre preti, la Canzone dello indovinello et la Lusignacca, des cantari dont la structure rappelle le genre de la novella et qui ont des affinités - lointaines - avec les fabliaux les plus licencieux. La deuxième partie de cette thèse de doctorat est ensuite consacrée à l'étude linguistique, organisée en notices lexicales. Chaque notice est organisée en différentes sous-unités : la liste des formes présentes dans les cantari et le registre des occurrences suivent l'indication du lemme et de la catégorie grammaticale. La discussion étymologique précède des sections consacrées au développement du mot dans l'espace galloromance, dans l'espace italien et, parfois, dans des espaces "frontaliers", comme l'espace franco-italien. Une comparaison avec le modèle a toujours été recherchée, pour tenter de reconstituer les relations que les octaves entrelacent avec la littérature française et provençale.