Thèse soutenue

Compréhension et optimisation des premières étapes jusqu’au déliantage du procédé de Metal Binder Jetting pour la fabrication additive indirecte de pièces aéronautiques en IN718

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Auteur / Autrice : Benjamin Sangouard
Direction : Marie-Hélène Berger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et génie des matériaux
Date : Soutenance le 20/12/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Ingénierie des Systèmes, Matériaux, Mécanique, Énergétique (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ENSMP MAT. Centre des matériaux (Evry, Essonne)
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Michel Missiaen
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Hélène Berger, Denis Messager, Katia Mocellin, Christophe Colin, Xavier Boulnat
Rapporteurs / Rapporteuses : David Grossin, Olivier Bonnefoy

Résumé

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Cette thèse s’est concentrée sur le matériau IN718 et sur les premières étapes du procédé Métal Binder Jetting jusqu’au déliantage. Après l’établissement d’un cahier des charges de la poudre et du liant, basé sur un grand nombre de mesures expérimentales, un modèle à 4 gouttes a été proposé afin de rendre compte de l’étalement de la goutte après impact, du recouvrement latéral entre gouttes jusqu’à leur infiltration dans le lit de poudre. Un coefficient β a été mesuré par les méthodes de la goutte pendante et de la goutte posée pour caractériser l’étalement de la goutte sur le lit de poudre. Cet étalement est important pour assurer la continuité de la surface infiltrée par chaque goutte de liant. Après une analyse du logiciel de la machine Innovent+ d’ExOne, une cartographie du procédé a été réalisée permettant à l’opérateur de choisir la meilleure paramétrie (saturation, épaisseur de couche, température de séchage) adaptée à la forme de la pièce, tout en optimisant le temps d’impression, la contrainte à la rupture et la déformation du réticulé. Un critère αimp,= 1 a été proposé, assurant un étalement identique des gouttes à la surface du lit de poudre dans les deux directions. Aussi, une réflexion sur un nouveau logiciel de commande plus simple et avec plus de variables imposées a été menée. Une méthode surfacique de mesure de la saturation d’ExOne, grandeur clé du procédé, a été proposée. Cette méthode présente l’avantage de se baser sur des grandeurs facilement mesurables mais associées à une forte dispersion. Aussi, une seconde méthode de mesure bien plus fiable et s’adaptant à tout type de machine a été mise en place. Elle présente l’énorme avantage d’être une méthode volumique plutôt que surfacique car elle est basée sur la perte de masse en polymère du réticulé, mesurée par analyse thermo-gravimétrique. L’importance de la saturation et notamment du recouvrement dans les trois directions de chaque volume infiltré par chacune des gouttes projetées, est mise en évidence par l’étude de l’impact des paramètres opératoires sur la qualité des pièces après réticulation. La qualité du réticulé est ici définie par ses propriétés mécaniques et le respect des cotes par rapport au fichier CAO. Il est démontré que la profondeur infiltrée est bien souvent supérieure à l’épaisseur de couche choisie par l’opérateur, mettant à mal la saturation définie par ExOne. Cette profondeur dépend entre autres du choix de la saturation et de la température de séchage. C’est pourquoi les cinétiques de séchage et d’infiltration du liant ont été évaluées. L’existence de ces recouvrements et d’une possible réinfiltration des volumes précédemment infiltrés par les gouttes, d’une couche sur l’autre, font que la répartition en volume du polymère est nécessairement hétérogène dans le réticulé. Ces recouvrements doivent être gérés par la température de séchage à saturation fixée afin d’éviter l’excès de liant lors de l’impression, à l’origine de la distorsion des pièces réticulées. L’impact d’autres paramètres que la saturation sur les propriétés mécaniques du réticulé comme le sens d’impression, la température de séchage et de réticulation ainsi que le temps de réticulation est ensuite présenté. Enfin, un modèle cinétique de déliantage est proposé permettant d’optimiser le cycle thermique assurant une totale pyrolyse du polymère sans altérer la pièce (absence d’oxydes et de résidus carbonés). L’ensemble de ces résultats permet d’assurer une bonne qualité des pièces réticulées et minimise les risques pour leur frittage ultérieur.