Thèse soutenue

Une évaluation de la rénovation énergétique en France et des certificats d’économie d’énergie
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Auteur / Autrice : Victor Kahn
Direction : Matthieu Glachant
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Economie
Date : Soutenance le 14/12/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale SDOSE (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'économie industrielle (Paris)
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....)
Jury : Président / Présidente : Louis-Gaëtan Giraudet
Examinateurs / Examinatrices : Matthieu Glachant, Dominique Osso
Rapporteurs / Rapporteuses : Anna Alberini, Sébastien Houde

Résumé

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Cette thèse évalue les effets des investissements dans l'efficacité énergétique et les politiques publiques qui les soutiennent. Elle est construite autour de trois analyses empiriques et se concentre sur les économies d'énergie, les émissions de CO2, les effets distributifs et la création d'emplois. A partir de données de panel, le Chapitre 1 évalue l'effet de la rénovation énergétique des bâtiments sur la facture énergétique et les émissions de CO2 des ménages. L'analyse repose sur un estimateur à la Chaisemartin et d'Haultfoeuille (2021). Un placebo test garantit l'endogeneité du traitement et l'hypothèse d'évolution parallèle. L'effet estimé est une réduction de 4.97% de la facture énergétique chez les ménages rénovateurs, soit une économie de 17 euro par an pour 1000 euro investis. Mes résultats suggèrent que le dispositif CEE surrestime de 40% l'effet des travaux qu'il finance. Par ailleurs, les ménages rénovateurs réduisent leurs émissions de C02 de 5.52%. Le Chapitre 2 s'intéresse aux effets distributifs du dispositif CEE. En particulier, il évalue les conséquences d'une reforme de 2016 qui a obligé et incité les parties prenantes du dispositif à financer des projets de rénovation chez les ménages précaires. Le Chapitre 2 montre que cette réforme a fonctionné, les ménages du premier quartile de revenu ont reçu en moyenne 100 euro du dispositif en 2019, tandis que pour les 50% les plus aisés, le dispositif a représenté un coût de 26 euro. A partir de données aggrégées par code NAF à l'échelle nationale, le Chapitre 3 évalue l'effet du dispositif CEE sur l'emploi dans la rénovation énergétique. L'analyse recourt à une méthode de groupe de contrôle synthétique développée par Abadie et Gardeazabal (2003). Les résultats sont statistiquement positifs, 15 000 emplois ont été créés par la politique en 2019-2020 soit environ 7.5 emplois par millions euro investi. Cette thèse remet sensiblement en question les effets de la rénovation des bâtiments sur la consommation d'énergie. Dans le cas français, des problèmes de gouvernance entravent la qualité moyenne des travaux réalisés. Régler ces problèmes de qualité est d'autant plus primordial que mes travaux montrent que les politiques de rénovation énergétiques ont des effets redistributifs et génèrent des emplois.