Thèse soutenue

Externalités de capital humain dans les marchés du travail locaux et évaluation d'une politique de développement universitaire.
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Auteur / Autrice : Paul Charruau
Direction : Anne Epaulard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Economiques Dauphine
Date : Soutenance le 29/06/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale SDOSE (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d’Economie de Dauphine (Paris) - Laboratoire d'Economie de Dauphine / LEDa
établissement opérateur d'inscription : Université Paris Dauphine-PSL (1968-....)
Jury : Président / Présidente : El Mouhoub Mouhoud
Examinateurs / Examinatrices : Anne Epaulard, El Mouhoub Mouhoud, Miren Lafourcade, Clément Bosquet, Gabrielle Fack, Clément Dherbécourt
Rapporteurs / Rapporteuses : Miren Lafourcade, Clément Bosquet

Résumé

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Cette thèse appréhende les inégalités géographiques de salaire et de promotion sociale entre les différentes zones d’emploi françaises. Elle met l’accent sur la concentration des diplômés du supérieur comme source majeure d’économies d’agglomération dans les marchés du travail locaux. Le premier chapitre reconsidère l’importance respective de la densité d’emploi et du capital humain local dans l’explication des inégalités géographiques de salaires en France sur la période 2009-2015. L’exploitation de données individuelles de panel fait ressortir des gains d’agglomération reliés davantage aux externalités locales de capital humain, plutôt qu’à des effets de densité pure. Elle montre également que l’expérience professionnelle accumulée par les salariés dans des zones très riches en capital humain leur procure une prime salariale substantielle à moyen terme. Enfin, les inégalités géographiques de salaires semblent davantage provenir de différences de capital humain dans le privé plutôt que dans le secteur public, lequel est mieux réparti sur le territoire. Le second chapitre porte sur l'influence des marchés du travail locaux sur la mobilité sociale des individus en cours de carrière. En France, sur une période de six ans, les salariés travaillant dans des zones denses ou grandes, et dans des zones riches en capital humain, ont plus de chances d'être promus vers une catégories socioprofessionnelle supérieure. De nouveau, les estimations suggèrent que les effets d'agglomération sur la mobilité sociale proviennent principalement d’externalités local de capital humain (et de la proximité d'autres marchés denses), plutôt que d’effets exclusifs à la taille ou la densité des zones d’emploi. Par ailleurs, la densité locale augmente les promotions intra et inter-entreprises, l’effet étant encore plus important sur la promotion à l’extérieur de la firme. Enfin, l'expérience accumulée dans les zones les plus denses ou riches en capital humain est transférable et augmente les chances de promotion après une mobilité vers des zones moins denses ou moins riches en capital humain. Le troisième chapitre se pose la question de la création et du maintien de populations diplômées au niveau local. Il évalue l’impact sur l’accumulation locale de capital humain, de la création des Universités nouvelles dans le cadre du plan U2000, mis en œuvre en France au début des années 1990. En utilisant la méthode des contrôles synthétiques, l’analyse montre que ces créations universitaires ont conduit à une augmentation significative de la concentration locale de diplômés du supérieur long (non scolarisés). En moyenne, l’implantation d’un site universitaire a augmenté la part des diplômés d’environ trois points en 25 ans – ce qui représente 17% du contrefactuel –, avec des effets hétérogènes selon les cas. En outre, l’examen des potentielles implications en matière d’emploi local suggère que, en moyenne, les gains en capital humain se sont accompagnés d’une augmentation de l’emploi qualifié (cadres et professions intellectuelles supérieures).