Les mondes des lobbyistes. Influencer la loi : une entreprise collective
Auteur / Autrice : | Rémi Boura |
Direction : | Dominique Méda |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 29/03/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale SDOSE (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences SOciales (Paris) - Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales / IRISSO |
établissement opérateur d'inscription : Université Paris Dauphine-PSL (1968-....) | |
Entreprise : AG2R La Mondiale | |
Jury : | Président / Présidente : Bénédicte Zimmermann |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Méda, Bénédicte Zimmermann, Guillaume Courty, Nadège Vezinat, Sabine Rozier, Julie Gervais | |
Rapporteur / Rapporteuse : Guillaume Courty, Nadège Vezinat |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le lobbying désigne généralement l’influence de la sphère économique sur l’élaboration de la loi. Il est surtout une volonté de peser sur la production normative en tentant d’orienter les choix ou les opinions d’un des acteurs gravitant autour du processus législatif. Depuis quelques décennies, le lobbying s’est professionnalisé. Des individus ont pour fonction de représenter les intérêts de leur employeur ou de leur mandant dans les sphères décisionnelles. Cette thèse, s’inscrivant dans la tradition de la sociologie interactionniste, revient sur le travail du lobbying pour mieux apprécier sa division, sa fragmentation, son séquençage. Nous observerons que le lobbying d’une entité économique manifeste un ordre interactionnel divisé selon les positions fonctionnelles des acteurs ainsi que les attributions sociales ou symboliques que confèrent leur statut, à l’heure où l’ensemble de ces dispositions sont dépendantes du contexte organisationnel et institutionnel dans lesquels les acteurs agissent. Le lobbying est une activité divisée car l’existence de professionnels de la représentation d’intérêts suppose des profanes, mais aussi des « para-métiers » permettant aux experts d’accomplir leur mission. Son exercice est fragmenté car le mandat de représentation se confie, se délègue à des entités spécialisées dans la promotion d’intérêts sectoriels ou à des acteurs titulaires d’un savoir spécifique. Son déploiement est séquencé car le parcours de la norme est sinueux et navigue entre différents pouvoirs, auxquels s’agrègent une kyrielle d’acteurs ou de fonctions ayant des aspirations plurielles, parfois contradictoires. Grâce à une plongée de presque quatre ans dans une direction dédiée à la représentation d’intérêts dans l’environnement de la protection sociale, ce travail permet d’observer la genèse, les tensions organisationnelles, l’exécution, les pratiques et les effets du lobbying pour mieux apprécier le poids des professionnels de la représentation d’intérêts sur la fabrique de la loi.