Une approche relationnelle de l'exposition muséale : repenser la conception de l'expérience visitorielle dans les musées d'art à travers l'art conceptuel
Auteur / Autrice : | Marine Thébault |
Direction : | Daniel Schmitt, Erik Verhagen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance le 30/11/2022 |
Etablissement(s) : | Valenciennes, Université Polytechnique Hauts-de-France |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale polytechnique Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2021-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche sociétés et humanités (Valenciennes, Nord ; 2021-....) |
Etablissement délivrant conjointement le doctorat : Institut national des sciences appliquées Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2019-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Marie Fraser |
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Schmitt, Erik Verhagen, François Mairesse, Joëlle Le Marec, Bruno Brulon Soares | |
Rapporteur / Rapporteuse : François Mairesse, Joëlle Le Marec |
Mots clés
Résumé
Au départ de l’étude se situe l’art contemporain, partagé entre l'admiration et l'incompréhension de la part du public. Ces réactions prennent racines au début des années 1960 et à la fin des années 1970 dans un ensemble de pratiques dénommé « art conceptuel ». La primeur étant donnée à l’idée sur l’objet réalisé, l’art conceptuel soulève la question déterminante de l’expérience depuis celle de l’artiste jusqu’à celle du public. Pensée comme forme particulière de relation au monde, l’expérience dans ce travail de recherche est entendue à travers le cadre énactif comme la dynamique cognitive, corporelle et émotionnelle d’une personne. La conduite d’entretiens en remémoration stimulée auprès de visiteurs d’expositions, principalement d’art, récentes décrit la dynamique de leurs expériences et fait apparaître une tension entre des visiteurs en demande d’accès au monde propre de l’artiste tel qu’en bénéficient les curateurs et la croyance partagée par les artistes et les curateurs d’une médiation qui entrave la relation aux œuvres les conduisant à en refuser toute forme explicite. En considérant la notion de couplage issue de l’énaction comme influence inévitable et réciproque sur la perception du monde par une personne, le monde vu comme une imbrication de mondes propres invite à envisager une approche systémique de l’exposition. Cette thèse défend une approche relationnelle de l’exposition comme méthode de conception et d'expérience du monde dans laquelle la relation à l’objet n’est plus exclusive et peut passer par la relation à la relation (métaliction) d’une personne au monde propre de l’artiste. Cela se présente comme une aide à la compréhension des œuvres permettant au public de fabriquer du sens (des lictions) à sa façon et de faire œuvre des objets exposés. Enfin, en considérant la narration comme étant fondamentale à la pensée humaine, l’écriture d’un scénario prenant la forme d’un récit collectif se présente comme une méthodologie qui accompagne la conception d’une exposition. L’agencement d’une histoire personnelle selon un cadre expérientiel peut faire énacter au public véritablement ou de façon fictive une nouvelle expérience proche de la « réalité ».