Thèse soutenue

La peinture à Tournai de la crise iconoclaste de 1566 à la fin du régime français en 1709

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Nathalie Fraquet
Direction : Ludovic NysPierre-Yves Kairis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 04/02/2022
Etablissement(s) : Valenciennes, Université Polytechnique Hauts-de-France
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale polytechnique Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2021-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche sociétés et humanités (Valenciennes, Nord ; 2021-....)
Etablissement délivrant conjointement le doctorat : Institut national des sciences appliquées Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2019-....)
Jury : Président / Présidente : Carine Barbafieri
Examinateurs / Examinatrices : Ludovic Nys, Pierre-Yves Kairis, Federica Veratelli, Gaëtane Maës, Erik Verhagen
Rapporteurs / Rapporteuses : Federica Veratelli, Gaëtane Maës

Résumé

FR  |  
EN

Patrie au XVe siècle de peintres non moins célèbres que Robert Campin, alias le Maître de Flémalle, Roger de le Pasture / van der Weyden et Jacques Daret, Tournai connut sur le plan artistique un lent déclin dès la seconde moitié de ce même siècle, qu’allait venir couronner la terrible crise iconoclaste de l’été 1566. Au lendemain de ces événements, tandis qu’allaient être repris en main les anciens Pays-Bas méridionaux par le pouvoir espagnol et que venait de se tenir en 1563 la dernière session du concile de Trente d’où serait issue la Contre-Réforme, tout, dans les églises qui venaient d’être systématiquement saccagées, était à remplacer et remettre en chantier, retables et décorations d’autel, ornements et aménagements liturgiques des choeurs et autres lieux de dévotion etc. L’activité des peintres et sculpteurs reprit alors, d’abord timidement à la fin du XVIe siècle, de façon plus nette ensuite, à partir de la première moitié du XVIIe siècle, dans le contexte, favorable aux arts, du règne des archiducs Albert et Isabelle, puis de la gouvernance assumée par cette dernière. Si Tournai ne fut alors, certes, qu’un centre secondaire au regard de villes plus importantes telles que Gand, Bruxelles et bien sûr Anvers, elle ne vit pas moins se restructurer et se développer à nouveau son métier des peintres autour de deux ou trois personnalités intéressantes. À ce sursaut, pourtant, l’historiographie régionale n’a consacré que quelques rares bribes. Et que dire de l’écho, pour ainsi dire inexistant toutes accaparées par le cas d’Anvers, éventuellement de centres comme Gand, Malines, Liège ? C’est à cette page, largement ignorée, de l’histoire de la peinture de ces régions, en l’occurrence, qu’est consacrée cette thèse. Le sujet s’imposait à un double titre : en friche, il restait en attente d’une étude approfondie qui vienne combler un vide historiographique, mais il se justifiait aussi en ce qu’à une échelle plus large, il était susceptible d’ajouter à la compréhension globale et à l’appréciation du fait artistique à l’époque baroque dans l’espace des anciens Pays-Bas. Les bornes chronologiques, d’emblée, étaient dictées par le cadre historique lui-même, celle tout d’abord du terminus post quem de 1566, année de la flambée iconoclaste qui vit les briseurs d’images ne laisser du patrimoine figuratif de la ville que ruines et fragments, celle par ailleurs du terminus ante quem de 1709, lorsqu’après quarante-deux ans du régime français au lendemain de la guerre de Dévolution, la cité scaldienne rejoignit à nouveau le giron des Pays-Bas, sous gouvernance autrichienne désormais. Le parti adopté, toutefois, se devait d’être le plus large possible. C’est qu’il importait d’éviter le piège d’un rétrécissement qui aurait conduit à ne considérer que la seule production des artistes du cru, ignorant tout du paysage pictural constitué des nombreuses oeuvres d’importation dont on peut légitimement supposer qu’elles n’auront pas été sans influencer les peintres tournaisiens. La démarche, en outre, avait à partir d’un corpus le plus complet possible à interroger les oeuvres elles-mêmes, mais elle se devait parallèlement d’explorer la documentation, les sources littéraires en l’espèce des descriptions anciennes, et singulièrement les archives, en ce y compris les celles de la période révolutionnaire relatives aux saisies opérées à Tournai en 1794 et 1795..... [etc]