Voie AMPc-Epac dans la physiopathologie cardiaque et la régulation du rythme
Auteur / Autrice : | Kaouter Bouadjel |
Direction : | Rodolphe Fischmeister, Delphine Mika |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiologie, physiopathologie |
Date : | Soutenance le 15/11/2022 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Innovation thérapeutique : du fondamental à l'appliqué (Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Signalisation et physiopathologie cardiovasculaire (Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine ; 2006-....) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de pharmacie (Orsay, Essonne ; 2020-....) | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Saadia Kerdine-Römer |
Examinateurs / Examinatrices : Jeanne Mialet-Perez, Fabien Brette, Matteo Mangoni | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jeanne Mialet-Perez, Fabien Brette |
Mots clés
Résumé
Dans le cœur, l'AMP cyclique (AMPc) est le responsable des effets chronotrope, inotrope et dromotrope positifs de la stimulation sympathique. Sa concentration intracellulaire est finement régulée par la balance entre sa synthèse par les adénylates et sa dégradation par les phosphodiestérases (PDE). Bien que la stimulation de la voie des récepteurs β-adrénergiques en aigue soit bénéfique pour le cœur, son activation chronique est en revanche délétère et conduit à long terme à l'insuffisance cardiaque (IC). Il existe plusieurs effecteurs de l'AMPc dont l'exchange protein directly activated by cAMP (Epac). Epac existe sous deux isoformes : Epac1 et Epac2. Epac1 constitue l'isoforme dominante au niveau cardiaque et son expression est augmentée dans le cœur défaillant constituant ainsi une cible thérapeutique pour le traitement de l'IC. Parmi les PDE dégradant l'AMPc dans le cœur, la PDE2 dégrade à la fois l'AMPc et le GMPc et est activée par ce dernier. La surexpression de la PDE2 spécifiquement dans le cœur améliore la dysfonction contractile dans un modèle d'infarctus du myocarde chez la souris et protège des arythmies. De plus, la PDE2 participe à la régulation de la fréquence cardiaque (FC). En effet, sa surexpression réduit la FC et augmente la longévité. L'objectif de ce travail était, d'une part, d'identifier un nouvel inhibiteur de Epac1 comme candidat médicament pour le traitement de l'IC et, d'autre part, de comprendre l'implication de la PDE2 dans la régulation de la FC. Dans la première partie, nous avons montré que le CE3F4, inhibiteur non compétitif de Epac1, inhibe l'hypertrophie cardiaque. Toutefois, sa faible biodisponibilité et son instabilité plasmatique ont conduit à synthétiser des analogues du CE3F4, appelés RMI. Nous avons caractérisé les effets de six de ces RMI, sélectionnés sur la base de leurs propriétés pharmacologiques, au niveau cellulaire et montré qu'ils inhibent l'hypertrophie des cardiomyocytes induite par la noradrénaline sans présenter la moindre toxicité cellulaire. Parmi ces analogues, le RMI36E2 se révèle le plus efficace et pourrait être un outil pharmacologique utile pour étudier le rôle fonctionnel de la protéine Epac1 in vitro. Dans la deuxième partie, nous avons défini l'implication de la PDE2 dans la régulation de l'automaticité cardiaque. La surexpression de la PDE2 spécifiquement au niveau cardiaque induit une bradycardie. Les résultats de cette étude montrent que ce phénotype rythmique est indépendant de la régulation par le système nerveux autonome et plutôt lié à la fonction sinusale. Dans le nœud sinoatrial (NSA) des souris PDE2 transgéniques (TG), la PDE2 est surexprimée et le rythme sinusal est ralentit suite à diminution du courant pacemaker ‘funny' (If). La surexpression de la PDE2 dans le NSA impacte l'horloge membranaire sans modifier l'horloge calcique.