Thèse soutenue

Potentiel des hépatocytes différenciés d'iPSC humaines comme alternative aux hépatocytes humains primaires pour le foie bioartificiel

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Auteur / Autrice : Marwa Hussein
Direction : Anne Dubart-KupperschmittCécile Legallais
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie, physiopathologie
Date : Soutenance le 01/07/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Innovation thérapeutique : du fondamental à l'appliqué (Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physiopathogenèse et traitement des maladies du foie (Villejuif, Val-de-Marne ; 2015-....)
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de pharmacie (Orsay, Essonne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Anne Corlu
Examinateurs / Examinatrices : Anne Dubart-Kupperschmitt, Cécile Legallais, Martine Daujat-Chavanieu, Emmanuel Guedon, Didier Samuel
Rapporteur / Rapporteuse : Martine Daujat-Chavanieu, Emmanuel Guedon

Résumé

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Pour faire face à la pénurie de foies transplantables, des dispositifs extracorporels connus sous le nom de foie bioartificiel (BAL) ont été développés. Ces dispositifs nécessitent une importante biomasse hépatique fonctionnelle, sous une forme qui maintient la viabilité et les fonctions cellulaires. Les hépatocytes primaires humains (PHH) sont considérés comme la source cellulaire idéale. Néanmoins, la disponibilité de ces cellules est restreinte et elles perdent rapidement leur fonctionnalité in vitro, ce qui limite fortement leur utilisation. Dans ce contexte, les cellules souches pluripotentes humaines induites (hiPSC) représentent une alternative prometteuse pour l'ingénierie tissulaire et la médecine régénératrice, grâce à leur capacité d'auto-renouvèlement et leur potentiel de différentiation en tout type de cellule, y compris les hépatocytes.Le projet de la thèse était d'évaluer le potentiel des hépatocytes différenciés à partir d'hiPSC (iHep) comme alternative aux PHH dans le BAL conçu au laboratoire de Biomécanique et Bioingénierie de l'UTC (BMBI- UMR CNRS 7338). A cette fin, au sein du laboratoire UMR_S1193 (INSERM - Université Paris-Saclay), nous avons optimisé les conditions de culture et d'encapsulation des iHep dans le but de produire des hépatocytes matures et pleinement fonctionnels. En effet, dans le BAL, un bioréacteur permet la perfusion des hépatocytes encapsulés en billes d'alginate pour les protéger des forces de cisaillement.Dans un premier temps, les hiPSC ont été différenciées en hépatoblastes (iHB), progéniteurs des hépatocytes qui ont été encapsulés en billes d'alginate pour la suite de la différenciation en hépatocytes. Cette démarche visait à combiner le protocole précédemment mis en place dans le BAL avec des cellules HepaRG et celui de la différenciation des hiPSC en hépatocytes. Toutefois, encapsulés en tant que cellules isolées et à faible densité, les iHB ne sont pas capables de s'auto-agréger dans les billes. Encapsulés en utilisant des densités cellulaires plus élevées, les iHB forment des agrégats, mais ils s'échappent des billes d'alginate et la différenciation des cellules n'y est plus contrôlée.Dans un deuxième temps, nous avons favorisé l'auto-agrégation des iHB en micropuits avant de les encapsuler dans l'alginate. Nos données ont démontré que l'encapsulation des agrégats préformés n'affectait ni la viabilité cellulaire ni la différenciation en hépatocytes. L'analyse des fonctions hépatocytaires des agrégats encapsulés (synthèse de l'albumine, détoxification du lactate et de l'ammoniaque, biotransformation enzymatique) a montré un niveau bien supérieur à celui des iHep cultivés en 2D (système utilisé comme contrôle) et très proche de celui des agrégats non encapsulés.Finalement, nous avons mis au point un nouveau système de production des agrégats iHB sous agitation orbitale continue en vue de la production à grande échelle des iHep. Ces agrégats, encapsulés et différenciés en iHep suivant le protocole établi précédemment, ont montré les mêmes fonctions hépatocytaires que ceux obtenus par la technique des micropuits.Ce travail démontre le potentiel d'utilisation des iHep comme source cellulaire renouvelable d'hépatocytes humains et en particulier comme composant biologique du BAL avec des protocoles d'agrégation et d'encapsulation qui sont simples à mettre en œuvre et à changer d'échelle, pour produire une biomasse suffisante à la suppléance hépatique.