Introduction d'une base dynamique dans un schéma de champ moyen de fonctions d'ondes orthogonales pour les réactions nucléaires
Auteur / Autrice : | Viet Hung Dinh |
Direction : | Paolo Napolitani |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique nucléaire |
Date : | Soutenance le 19/12/2022 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Particules, hadrons, énergie et noyau : instrumentation, imagerie, cosmos et simulation (Orsay, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de physique des deux infinis Irène Joliot-Curie (2020-....) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....) | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Michael Urban |
Examinateurs / Examinatrices : Maria Colonna, Stefan Typel, Abdelouahad Chbihi | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Maria Colonna, Stefan Typel |
Résumé
La dynamique des collisions d'ions lourds révèle une variété de mécanismes différents qui sont attribués à la combinaison d'effets collectifs et dissipatifs. Dans les collisions d'ions lourds, un large éventail de phénomènes est exploré en fonction de diverses conditions d'énergie incidente, d'asymétrie d'isospin, de paramètre d'impact et d'autres propriétés. La physique sous-jacente des différents mécanismes peut être comprise qualitativement à partir du régime énergétique auquel le processus se produit. Aux basses énergies jusqu'à environ 15 MeV par nucléon, les collisions nucléon-nucléon à deux corps sont supprimées en raison du blocage de Pauli dans les états finaux. Ainsi, la dynamique est bien décrite par les effets collectifs à longue portée du potentiel de champ moyen. Cependant, dès que le régime énergétique atteint plusieurs dizaines ou centaines de MeV, aux énergies dites de Fermi à intermédiaires, les interactions nucléoniques à deux corps doivent être incluses en plus du comportement collectif. Enfin, aux énergies élevées à relativistes, que l'on peut qualifier de régime participant-spectateur, l'interaction à deux corps de courte portée éclipse la contribution du champ moyen et dicte l'évolution principale. Pour chacune de ces plages d'énergie, il existe différents modèles spécialisés qui sont bien adaptés à cette situation spécifique. Par exemple, les mécanismes de faible énergie sont efficacement décrits dans le cadre de la méthode Hartree-Fock dépendant du temps (TDHF), tandis que les fluctuations de grande amplitude aux énergies de Fermi sont mieux décrites dans des approches stochastiques de champ moyen (équation de Boltzmann-Langevin) ou dans des modèles de dynamique moléculaire. C'est un défi de longue date pour les théories nucléaires à N corps de traiter correctement les types d'instabilités concurrentes au seuil entre les énergies de Fermi et les basses énergies dans une image unifiée. À l'état actuel des connaissances, les modèles aux énergies de Fermi ont tendance à simplifier, dans une certaine mesure, la phénoménologie du champ moyen, des courants d'isospin aux modes collectifs, et, à l'inverse, les modèles s'approchant des basses énergies manquent de fluctuations de grande amplitude et de mécanismes où des transformations profondes, voire des bifurcations, se produisent dans le système. Une approche théorique capable de couvrir la transition entre les énergies de Fermi et les basses énergies dans une seule description complète, serait un cadre bien adapté pour étudier l'évolution des fragments et des clusters nucléaires en fonction du temps et de la densité. Nous adaptons une formulation TDHF stochastique en partant de l'équation de Schroedinger à N corps, puisqu'il s'agit de la physique fondamentale qui détermine le comportement collectif de tout système quantique à ces énergies. L'idée principale de ce modèle est la décomposition des fonctions d'onde nucléoniques non locales dans une base de fonctions dynamiques. Dans conséquence, les propriétés du champ moyen sont préservées puisque la fonction d'onde nucléonique n'est pas contrainte d'être localisée et, de plus, le système est préparé dans un ensemble de fonctions de base mobiles afin de suivre un schéma similaire à celui de l'approche semi-classique analogue de Boltzmann-Langevin.