Thèse soutenue

Etude de microjets de plasma comme sources d'espèces réactives pour des applications biomédicales

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Auteur / Autrice : Kyriakos Sklias
Direction : Stéphane PasquiersJoao Santos Sousa
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 30/03/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ondes et matière (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physique des gaz et des plasmas (Orsay, Essonne ; 1965-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Odic
Examinateurs / Examinatrices : Annemie Bogaerts, Cristina Canal, Stephan Reuter
Rapporteurs / Rapporteuses : Annemie Bogaerts, Cristina Canal

Résumé

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Dans ce travail, trois différents réacteurs à plasma froid à pression atmosphérique ont été étudiés comme sources d'espèces réactives d'oxygène et d'azote pour des applications biomédicales. Les réacteurs utilisés étaient un jet de plasma, un multi-jet de plasma et une micro-cathode sustained discharge. Ce travail est divisé en trois parties. La première partie concerne l'étude de la phase gazeuse des plasmas et son objectif principal est de fournir des informations sur les propriétés physiques et chimiques des plasmas produits. Nous avons constaté que le champ électrique sur le front de l'onde d'ionisation augmente lorsque le plasma s'approche du liquide traité. En conséquence, la température du gaz ainsi que la densité électronique du plasma sont également plus importantes plus près du liquide. La deuxième partie de ce travail est une étude de la composition chimique du PBS traité au plasma (pPBS). Ainsi, la production de H₂O₂, NO₂⁻, NO₃⁻, •OH, O₂(a1Δg), O₃, HCl⁻ et ONOO⁻ a été étudiée dans le pPBS. Parallèlement, le pH et la conductivité du pPBS ont également été mesurés. De plus, la capacité à conserver les espèces réactives à longue durée de vie (H₂O₂, NO₂⁻ et NO₃⁻) sur une longue période a été étudiée en fonction du temps et de la température de stockage du pPBS. Il est montré dans ce travail que si le pPBS est stocké dans des conditions pertinentes, la concentration de ces espèces réactives à longue durée de vie, et donc la capacité anticancéreuse du pPBS, reste stable pendant plus de 75 jours. Sachant que ces espèces réactives de l'oxygène et de l'azote sont les principaux moteurs de la capacité anticancéreuse du traitement par plasma en oncologie, la troisième partie de ce travail, réalisée en étroite collaboration avec des biologistes, concerne l'application du plasma sur des cibles biologiques et l’évaluation de la contribution de ces espèces réactives à sa cytotoxicité. Ainsi, en utilisant deux modèles de cellules cancéreuses de la tête et du cou et trois lignées cellulaires normales, la capacité anti-tumorale des traitements directs et indirects au plasma a été évaluée selon l’activité métabolique cellulaire, la viabilité cellulaire, la peroxydation lipidique, la production de ROS intracellulaires et l’induction de la caspase 3/7. Nous avons constaté que la sélectivité du traitement au plasma pour tuer les cellules cancéreuses au lieu des cellules normales dépend fortement des espèces réactives à courte, moyenne et longue durée de vie présentes dans le pPBS. Plus précisément, lorsque les cellules sont traitées directement avec le plasma, nous avons observé un fort effet sur les cellules normales, tandis que les cellules cancéreuses étaient modérément affectées. En revanche, lorsque le traitement indirect au plasma était utilisé, l'effet sur les cellules normales était mineur, tandis que l'effet sur les cellules cancéreuses était significatif (légèrement moins efficace que le traitement direct au plasma). Notre hypothèse est que les espèces réactives à courte et moyenne durée de vie présentes uniquement lors du traitement direct au plasma endommagent la membrane cellulaire des cellules normales, permettant aux espèces réactives à longue durée de vie de pénétrer dans les cellules. Par la suite, nous avons étudié les capacités potentielles de l'application combinée du traitement indirect au plasma et des champs électriques pulsés microsecondes (μsPEF), pour surpasser l'électroperméabilisation cellulaire in vitro, la base de l'électrochimiothérapie (ECT). Nous avons montré que le traitement combiné ouvre la possibilité de réduire l'amplitude des impulsions électriques utilisées en ECT, permettant un traitement ECT avec des effets secondaires réduits. Enfin, l'application in vivo du pPBS sur des souris femelles consanguines immunocompétentes C57Bl/6J a également été étudiée. Il est démontré que la combinaison du traitement indirect au plasma et des μsPEF retarde la croissance tumorale des souris.