Thèse soutenue

Compensation des effets de la turbulence atmosphérique sur les liens optiques par optique intégrée

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Auteur / Autrice : Luca Rinaldi
Direction : Vincent MichauGuillermo Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 03/02/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ondes et Matière
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Office national d'études et de recherches aérospatiales (France). Département Optique et Techniques Associées - Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble (2011-....) - FEMTO-ST : Franche-Comté Electronique Mécanique Thermique et Optique - Sciences et Technologies (Besançon)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Marc Ollivier
Examinateurs / Examinatrices : Guillermo Martin, Jean-Philippe Berger, Antonella D'Orazio, Antonella Bogoni
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Philippe Berger, Antonella D'Orazio

Résumé

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La croissance des liaisons optiques en espace libre conduit à des systèmes dont les débits de données atteignent des dizaines de gigabits/s. Pour atteindre de tels débits, une des approches les plus fréquemment envisagées est de coupler le signal reçu dans une fibre optique monomode, ou Single-Mode Fiber (SMF), et ainsi bénéficier des technologies développées pour les liaisons par fibre. Cependant, en raison des effets de la turbulence atmosphérique, une dégradation de l'efficacité du couplage est présente lorsque le faisceau se propage en espace libre. Bien que les techniques d'atténuation des turbulences, telles que l'optique adaptative (OA), soient largement utilisées à des angles d'élévation élevés, les liaisons satellite-sol en orbite basse doivent faire face à des angles d'élévation faibles et à une distance de propagation plus longue dans l'atmosphère. Cette propagation plus longue induit des fluctuations d'intensité qui rendent la mesure du front d'onde plus complexe. Dans ce contexte, une nouvelle alternative prometteuse aux miroirs déformables consiste à décomposer l'onde perturbée en un ensemble de modes de propagation associés à différents guides d'ondes, puis à combiner de manière cohérente ces modes guidés. La décomposition des modes est réalisée par un dispositif de multiplexage spatial, ou Space-Division Multiplexing device (SDM). Une fois que le faisceau reçu est décomposé en un ensemble de modes, ils sont recombinés par un circuit photonique intégré, ou Photonic Integrated Circuit (PIC). Les avantages de cette méthode sont l'absence de pièces mobiles, sa compacité et sa moindre sensibilité aux effets de scintillation. Ce travail est dédié au développement d'un tel dispositif. Dans la première partie, une approche analytique est développée afin de décrire les effets moyens de la turbulence atmosphérique lorsqu'un faisceau est couplé à un ensemble de modes de propagation. Sur la base de cette analyse, la deuxième partie de cette thèse est consacrée à la combinaison cohérente de différents modes guidés sur un PIC. Dans le choix des matériaux pour les PICs, il y a un compromis entre la bande passante, la facilité de fabrication et le nombre de canaux. Les performances de ce dispositif en termes de marge de puissance globale, ainsi que son comportement statistique et temporel sont étudiés à travers des simulations end-to-end. Deux matériaux différents ont été étudiés: le nitrure de silicium (SiN) et le niobate de lithium (LiNbO3). En particulier, la conception et la fabrication d'un PIC à 8 canaux à base de LiNbO3 sont analysées. Un PIC à base de SiN a également été caractérisé en termes de réponse temporelle et d'effets de couplage. Malgré ses principaux avantages, le dispositif présente toujours des pertes élevées. Pour remédier à ces pertes, nous proposons dans la dernière partie de ce manuscrit l'utilisation d'un dispositif SDM dans une approche d'OA dite Sensorless. Contrairement aux approches d'OA Sensorless classiques, qui n'utilisent qu'une seule SMF, les multi-sorties du SDM sont utilisées pour améliorer le temps de convergence de l'algorithme d'optimisation.