Thèse soutenue

Dynamique des spins électroniques d’ions erbium dans des cristaux de scheelite, sondés avec des résonateurs supraconducteurs à des températures de l’ordre du millikelvin

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Auteur / Autrice : Marianne Le Dantec
Direction : Patrice Bertet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 24/01/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Service de physique de l'état condensé (Gif-sur-Yvette, Essonne)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Krebs
Examinateurs / Examinatrices : Wolfgang Tittel, Jörg Wrachtrup, Diana Serrano Garcia, Signe Louise Seidelin
Rapporteurs / Rapporteuses : Wolfgang Tittel, Jörg Wrachtrup

Résumé

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L’un des nombreux défis des technologies quantiques est d’interfacer de l’information quantique stationnaire et durable avec des photons se propageant dans les réseaux de communication. Les cristaux dopés à l’erbium sont particulièrement adaptés à cette tâche. En effet, les ions erbium ont une transition optique à 1.5 µm qui se situe dans la fenêtre spectrale où les fibres optiques ont le minimum de pertes. De plus, les ions erbium ont un degré de liberté de spin car leur état fondamental est un doublet qui se comporte comme un spin effectif ½. Le fort moment magnétique de ce spin électronique est un avantage pour se coupler efficacement à d’autres systèmes quantiques, comme des spins nucléaires voisins ou des processeurs supraconducteurs. Jusqu’à maintenant, le temps de cohérence du spin électronique de l’erbium, sur une transition sensible au champ magnétique, était cependant limité à 50 µs, ce qui est insuffisant pour ces applications de réseaux quantiques. Dans cette thèse, nous améliorons ce temps de cohérence de presque trois ordres de grandeur. D’abord, nous choisissons la scheelite (CaWO4) comme cristal pour sa faible densité de moments magnétiques et nous travaillons avec des cristaux nominalement non dopés, de sorte que la concentration résiduelle d’impuretés comme l’erbium est de l’ordre de la partie par milliard. Ensuite, nous refroidissons l’échantillon jusqu’à 10 mK, afin de supprimer le processus de décohérence venant du couplage magnétique entre les ions erbium et d’autres impuretés. A cette température, des temps de cohérence jusqu’à 30 ms sont mesurés et nous montrons qu’ils sont limités par l’interaction de l’erbium avec les spins nucléaires du cristal. Nous étudions également un cristal de scheelite avec une concentration d’erbium 10⁴ fois plus grande, ce qui est plus adapté pour des applications de mémoires quantiques, et nous mesurons des temps de cohérence jusqu’à 1 ms. Ces deux expériences confirment que les ions erbium dans la scheelite sont intéressants pour réaliser des nœuds de réseaux quantiques et des systèmes quantiques hybrides, grâce à leur forte sensibilité au champ magnétique et leurs longs temps de cohérence.