Bases génomiques et mécanismes évolutifs d'un cas récurrent de spéciation écologique chez la drosophile
Auteur / Autrice : | Erina Ava Ferreira |
Direction : | Amir Yassin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Évolution |
Date : | Soutenance le 09/12/2022 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Structure et dynamique des systèmes vivants (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Évolution, génomes, comportement et écologie (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....) - Institut de systématique, évolution, biodiversité (Paris ; 2009-....) |
Référent : Faculté des sciences d'Orsay | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Tatiana Giraud |
Examinateurs / Examinatrices : Patricia Gibert, Mathieu Joron, Delphine Legrand, Vincent Debat | |
Rapporteur / Rapporteuse : Patricia Gibert, Mathieu Joron |
Mots clés
Résumé
Le changement de plante hôte est une source majeure de diversification chez les insectes. Cependant, les mécanismes sous-jacents à ce phénomène sont encore assez méconnus, faute de modèle adéquat. Chez la drosophile, l'organisme le plus étudié en génétique, deux espèces africaines (Drosophila sechellia et Drosophila yakuba mayottensis) se sont spécialisées sur les fruits toxiques d'une plante d'origine asiatique (Morinda citrifolia, noni). Cette spécialisation a eu lieu indépendamment sur plusieurs îles de l'Océan Indien : les Seychelles et Mayotte. L'objectif de ma thèse est d'identifier si les facteurs génétiques et écologiques à l'origine de la spécialisation de ces deux espèces sont les mêmes. En combinant des approches de génomique des populations et de tests comportementaux, j'ai mis en évidence des bases géniques communes, en particulier sur des gènes chimiosensoriels. Celles-ci ont évolué malgré des architectures génomiques bien distinctes, dominées par la présence de plusieurs inversions chromosomiques chez D. y. mayottensis. L'étude de la variabilité génétique et de la phylogéographie de la plante hôte soutient, au moins pour le génome nucléaire, l'hypothèse d'une expansion récente dans l'Océan Indien : il y a ~5000 ans aux Seychelles (avant la colonisation par l'homme) mais seulement au cours des 100 dernières années à Mayotte (probablement importée par l'homme). L'étude de l'adaptation comportementale et physiologique aux toxines de Morinda d'autres espèces de drosophiles de ces îles révèle que les compétitions interspécifiques sont plus intenses pour D. y. mayottensis, en particulier avec l'espèce invasive Drosophila malerkotliana. Ces résultats montrent que, malgré des similarités phénotypiques et géniques, les mécanismes d'adaptation sur la même plante hôte sont bien distincts dans ce modèle premier d'interactions plante-insecte.