Thèse soutenue

Pathogénie moléculaire de l'hyperplasie surrénalienne GIP-dépendante et du comportement invasif des adénomes hypophysaires

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Auteur / Autrice : Fanny Chasseloup Lai
Direction : Peter Kamenicky
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 20/10/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Signalisations et réseaux intégratifs en biologie
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physiologie et Physiopathologie Endocrinienne
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Barlier
Examinateurs / Examinatrices : Anne Barlier, Maria-Christina Zennaro, Philippe Bertolino, Jacques Young, Katia Ancelin
Rapporteurs / Rapporteuses : Maria-Christina Zennaro, Philippe Bertolino

Mots clés

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Résumé

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Partie I – L’HBMS GIP-dépendante est secondaire à l’expression illégitime du récepteur du GIP (GIPR) dans les lésions surrénaliennes. La nature bilatérale de cette pathologie suggère une prédisposition génétique. Notre objectif était d’identifier le mécanisme moléculaire à l’origine de l’expression ectopique surrénalienne du GIPR. Pour cela, nous avons mené une étude de cohorte et nous avons séquencé l’ADN germinal et somatique issu de surrénalectomie de 17 patients ayant une forme familiale ou sporadique d’HBMS GIP-dépendante. Nous avons réalisé des analyses transcriptomiques dans les échantillons surrénaliens et des analyses fonctionnelles in vitro afin de caractériser les anomalies génétiques identifiées dans des cellules corticosurrénaliennes humaines. Nous avons identifié des variants germinaux pathogènes du gène codant la lysine déméthylase 1A (KDM1A) chez les 17 patients étudiés et nous avons retrouvé une perte de bras court du chromosome 1 porteur du gène KDM1A dans les lésions surrénaliennes entrainant ainsi la perte complète de l’expression surrénalienne de KDM1A. L’étude par RNA-seq a permis d’identifier une régulation différentielle des récepteurs couplés aux protéines G chez les patients porteurs d’un variant de KDM1A parmi lesquels GIPR était le plus surexprimé. L’inhibition pharmacologique in vitro et le knock-out de KDM1A par l’approche CRISPR-Cas9 dans des cellules corticosurrénaliennes humaines entraînaient une augmentation significative de l’expression du GIPR. Nous avons pu montrer que l’HBMS avec expression illégitime du GIPR est une maladie génétique liée à une inactivation en deux étapes de KDM1A selon un modèle de gène suppresseur de tumeur. Partie II : L’envahissement des structures adjacentes, notamment des sinus caverneux par les adénomes hypophysaires limite le résultat du traitement chirurgical. Notre objectif était d’identifier les acteurs moléculaires responsables de l’invasion du sinus caverneux par les adénomes hypophysaires. Pour cela, nous avons comparé par RNA-seq les profils d’expression génique des portions non-invasives et des portions envahissant le sinus caverneux de 19 adénomes hypophysaires, et identifié une surexpression de la DPP4 (Dipeptidylpeptidase 4) dans les parties invasives. Nous avons étudié le rôle de l’inhibition pharmacologique de la DPP4 par la sitagliptine dans la migration et dans l'invasion de cellules hypophysaires murines in vitro. Nous avons mis au point un modèle d’adénomes hypophysaires invasifs murins par injection stéréotaxique orthotopique de cellules hypophysaires GC dans l’hypophyse de rats Wistar Furth. Après l’injection, les animaux étaient monitorés de manière hebdomadaire et le développement tumoral évalué toutes les deux semaines par imagerie par résonance magnétique 7Tesla. La moitié des animaux ont été traités par sitagliptine. L’inhibition de la DPP4 endogène par la sitagliptine diminuait l’invasion et la migration cellulaire in vitro dans deux lignées cellulaires hypophysaires murines. Nous avons également montré que les injections stéréotaxiques intra-hypophysaires conduisaient au développement de tumeurs en 7 semaines. L’étude du volume tumoral nous a permis d’identifier une diminution de la croissance tumorale et une amélioration de la survie dans un sous-groupe d’animaux traités par sitagliptine. Nous avons décrit la signature moléculaire des adénomes hypophysaires invasifs et montré une surexpression de la DPP4, dont nous avons prouvé le rôle dans la migration et l’invasion cellulaire in vitro. La sitagliptine in vivo permettait également de diminuer la croissance tumorale et d’améliorer la survie des animaux. Un plus grand nombre d’animaux seront nécessaires pour confirmer cette observation.