Thèse soutenue

La mémoire de travail temporelle en conditionnement Pavlovien et ses corrélats neuronaux oscillatoires

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Auteur / Autrice : Lisa Saleille
Direction : Valérie Doyère
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 17/03/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Signalisations et réseaux intégratifs en biologie
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des neurosciences Paris-Saclay (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Granon
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Droit-Volet, Anne-Marie Mouly, Eric Burguière, Mathieu Wolff
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Droit-Volet, Anne-Marie Mouly

Résumé

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La perception des durées est essentielle pour nous adapter à notre environnement. Pour cela, il est nécessaire de comparer les durées stockées en mémoire à long terme et la durée en cours. Cette faculté repose sur la mémoire de travail temporelle. Elle est observable après entrainement dans un conditionnement Pavlovien, où un stimulus conditionné (SC) prédit l’arrivée d’un stimulus inconditionné (SI), au travers d’une anticipation de la réponse à l’arrivée du SI qui est maximale au moment attendu du SI. La façon dont les différentes structures cérébrales sont engagées lors de l’expression d’un comportement temporel, en particulier si elle diffère en conditions appétitive et aversive, n’est pas connue. Afin d’étudier la mémoire de travail temporelle, il est possible d’utiliser le paradigme des gaps temporels (arrêt temporaire du SC), car il induit un décalage de la courbe de réponse dont l’amplitude traduit le maintien en mémoire de la durée pré-gap. Les données comportementales avec ce paradigme sont peu nombreuses en conditionnement Pavlovien et montrent des résultats différents selon la condition et les modalités choisies (longueur, position du gap) ; de plus, les corrélats neuronaux de ces effets n’ont jamais été étudiés. Au cours de cette thèse, nous avons d’abord comparé l’anticipation temporelle au SI et les effets de gaps en conditions appétitive et aversive, en conditionnement Pavlovien chez le même animal. Les résultats mettent en évidence une différence de la réponse anticipatrice, différence sous le contrôle d’un mécanisme temporel. L’effet des gaps est aussi différent selon la condition, suggérant une implication de la mémoire de travail temporelle différente en situation aversive et appétitive. L’étude des potentiels de champs locaux (LFP - analyse fréquentielle des activités oscillatoires) dans le réseau striatum-hippocampe-amygdale a mis en avant l’engagement du striatum et de l’hippocampe dans les deux conditions, mais de façon différentielle dans les modulations de puissances de certaines fréquences oscillatoires entre les deux conditions. Finalement, l’analyse LFP du cortex préfrontal, du striatum et de l’hippocampe lors de la modulation de la mémoire de travail temporelle par l’ajout de gaps en condition aversive a montré une implication des trois structures dans les processus temporels de manière différentielle selon le type d’essai (avec ou sans gap). Cependant, une modulation d’activité des structures autour du moment du gap suggère leur engagement pour maintenir les durées en mémoire de travail. Nos résultats suggèrent donc une implication différentielle de la mémoire de travail temporelle selon la condition aversive ou appétitive, et l’implication du cortex préfrontal, du striatum et de l’hippocampe dans la mémoire de travail temporelle lors d’un conditionnement Pavlovien aversif.