Thèse soutenue

Etude originale de la vulnérabilité au Trouble de Stress Post-Traumatique : développement d'un nouveau modèle éthologique et recherche de biomarqueurs métaboliques
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Auteur / Autrice : Laura Desnouveaux
Direction : Pierre ChaminadeNicolas Taudon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance le 13/12/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences chimiques : molécules, matériaux, instrumentation et biosystèmes
Partenaire(s) de recherche : référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Chimie (2020-....)
Laboratoire : Lipides : systèmes analytiques et biologiques (Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : François Fenaille
Examinateurs / Examinatrices : Luc Zimmer, François Mesnard, Marion Trousselard
Rapporteurs / Rapporteuses : Luc Zimmer, François Mesnard

Résumé

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Le Trouble de Stress Post Traumatique (TSPT) est une pathologie faisant suite à une confrontation à la mort. Comme de nombreuses pathologies psychiatriques, il est précédé d’un état infraclinique dit de « vulnérabilité ». L’identification de cet état ouvrirait la porte de la prévention primaire. Celle-ci est d’autant plus importante que des mesures de prévention ont montré leur efficacité dans le cas du TSPT. Toutefois, il n’existe à ce jour aucun biomarqueur biologique validé pour le diagnostic de cette pathologie. A partir du modèle rongeur de vulnérabilité développé dans ce travail, l’objectif principal a été d’identifier de potentiels biomarqueurs périphériques et centraux et de caractériser des mécanismes sous-jacents de cet état mal connu. La vulnérabilité a été étudiée de manière rétrospective en exposant les animaux à une simulation normalisée d’attaque de prédateur. L’étude du comportement, a montré que cette exposition a induit un phénotype pathologique chez environ un tiers des animaux. Le deuxième tiers présentait un phénotype « partiel » combiné à de l’anhédonie, tandis que le tiers restant ne présentait aucun signe de TSPT. La mesure des signaux d’électrocorticogramme, a permis d’identifier des biomarqueurs prédictifs de la vulnérabilité chez des animaux non soumis au stress. Pour appréhender la complexité des processus biologiques engagés, une étude métabolomique a été mise en œuvre afin d’essayer de fournir des informations liées aux modifications fonctionnelles induites par le stress. Plus précisément, nous avons eu recours à des approches ciblées en spectrométrie de masse (MS) et à des approches non ciblées en MS et en résonnance magnétique nucléaire (RMN). Ces approches devaient permettre de cibler des molécules clés que l’on sait impactées lors d’un TSPT et d’identifier des biomarqueurs potentiels, offrant ainsi des informations permettant une meilleure compréhension mécanistique du TSPT et de sa vulnérabilité. Ces analyses ont été effectuées sur des échantillons plasmatiques et cérébraux. Les données brutes, issues de ces analyses globales, ont été traitées à l’aide de NMRProcFlow online (version 1.3) pour les données RMN et Wokflow4Metabolomics pour les données MS. Les analyses statistiques ont été réalisées via MetaboAnalyst online (version 5.0) et SIMCA (version 17.0.2). A l’issue de ce travail, le modèle expérimental d’étude de la vulnérabilité au TSPT a pu être validé, et les analyses métabolomiques ont permis d’identifier différents profils avec des modèles statistiques valides. Une baisse du niveau de GABA (inhibiteur) et d'acide α-aminobutyrique plasmatiques a été observée chez les animaux vulnérables au TSPT. De façon cohérente, un excès de glutamate (excitateur) et de glutathion oxydé a été observé chez les animaux TSPT dans l'hippocampe ventral. Un déséquilibre de la balance inhibition/excitation en faveur de l’excitation associée à une potentielle baisse des capacités anti-oxydantes ont ainsi été identifiés comme préexistants dès l'état de vulnérabilité. Parallèlement, il a été mis en évidence que les endocannabinoïdes, connus pour moduler ces neurotransmetteurs, ont des profils différents selon les groupes. Les taux d'endocannabinoides dans l'hippocampe dorsal sont corrélés négativement au phénotype de TSPT, et le phénotype anhédonique pourrait être prédit et marqué par des taux élevés circulants. Bien que les travaux d’identification des métabolites faisant suite à ces premiers résultats encourageants permettront d’apporter plus d’informations sur la physiopathologie du TSPT, ces résultats ont d’ores et déjà permis d’identifier des biomarqueurs de l'état de vulnérabilité.