Thèse soutenue

Caractérisation de flux entrant de matière organique dans les sols forestiers

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Auteur / Autrice : Aminu Wada Fanda
Direction : Stéphane BazotLaure Barthes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance le 21/04/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du Végétal : du gène à l'écosystème
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Écologie, systématique et évolution (Orsay, Essonne ; 2002-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Bertrand
Examinateurs / Examinatrices : Alexia Stokes, Sébastien Barot, Erwan Personne, Yekin Ogunsanwo
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexia Stokes, Sébastien Barot

Résumé

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Les chercheurs accordent moins d'attention aux rôles et fonctions du compartiment souterrain de la forêt par rapport au compartiment aérien, malgré les rôles joués dans de nombreux services écosystémiques. Plus de 50% des apports provenant des arbres sont stockés dans le compartiment forestier souterrain. Des recherches sont nécessaires pour comprendre pleinement les rôles et la contribution, la diversité, l'activité et la façon dont la communauté microbienne du sol répond aux changements environnementaux. Les recherches ont été menées dans la forêt de chênes tempérés de Barbeau en France. L'objectif général de cette thèse est d'étudier la dynamique saisonnière et spatiale de la croissance des racines fines et des flux de rhizodéposition dans l'écosystème de la forêt tempérée. Nous nous sommes concentrés sur la biomasse et la croissance des racines fines. L'apport de matière organique par la racine à la rhizosphère (rhizodéposition) a ensuite été évaluée ainsi que l'abondance, la diversité saisonnière des microbes et leurs activités dans la rhizosphère. Les résultats concernant la biomasse et la production des racines fines montrent des effets significatifs importants de la saison et de la profondeur du sol. Néanmoins, la distance à l'arbre n'influence pas la biomasse racinaire. Les résultats indiquent que la biomasse racinaire est la plus élevée en été lorsque les feuilles sont totalement développées et que la production de l'écosystème forestier est la plus importante. L'horizon de surface de 0 à 15 cm est l'horizon qui contient le plus de racine fine. En ce qui concerne la libération de matière organique provenant des racines des arbres dans la rhizosphère, la rhizodéposition, nous avons choisi de l'évaluer via des proxys comme la concentration en carbone et en azote ou encore la biomasse microbienne. Les résultats indiquent un effet saisonnier avec un ratio C/N du sol rhizosphérique plus élevé au moment du débourrement et en été indiquant que la qualité de la MO est plus élevée à ces saisons. Quantitativement néanmoins la concentration en C est plus élevée en automne ce qui est probablement lié à l'apport de litière important au sol à cette saison non pas aux flux de rhizodéposition. Les résultats concernant la biomasse microbienne présentent les mêmes tendances. Comme pour les racines fines, il y a plus de C et d'N dans l'horizon de surface. La diversité microbienne en champignons, archées et bactéries montre un effet de la saison et de la profondeur sur leur abondance, tandis que la distance au tronc de l'arbre ne montre aucun impact sur les trois différents types de microorganismes. Pour les champignons, les bactéries et les archées, le nombre le plus élevé de copies d'ADN a été obtenu au débourrement et lors de la période de dormance. Les communautés microbiennes sont plus en abondante dans l'horizon de surface. Enfin, concernant l'activité catabolique du compartiment microbien, les résultats montrent que celle-ci est plus importante et plus diversifiée dans l'horizon de surface ce qui est en accord avec les résultats précédents montrant une biomasse de racine fine, une entrée de MO ainsi qu'une diversité microbienne plus important dans cet horizon. Pour conclure, les résultats mettent en évidence une variabilité spatiale liée à la profondeur aussi bien de la biomasse racinaire fine que de la diversité et l'activité du compartiment microbien. En revanche horizontalement pas de différences claires ne sont mise en évidence indiquant que le sol de l'écosystème forestier doit être considéré à l'échelle du peuplement et pas uniquement à l'échelle de l'arbre. Une variabilité saisonnière est observée montrant via des proxys que la composition des rhizodépots serait plus riche en azote au printemps et en été. Néanmoins du fait de la difficulté de distinguer rhizosphère et rhizodétritusphère en forêt il est difficile quantitativement d'estimer les flux de rhizodéposition via les proxys choisis.