Thèse soutenue

Approches expérimentales pour l’étude et la caractérisation des dépôts humides d’aérosols atmosphériques par les précipitations

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Auteur / Autrice : Thomas Audoux
Direction : Benoit Laurent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie de la pollution atmosphérique et physique de l'environnement
Date : Soutenance le 02/12/2022
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'environnement d'Île-de-France (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques (Créteil ; 1997-....)
Jury : Président / Présidente : Karine Desboeufs
Examinateurs / Examinatrices : Karine Desboeufs, Nikolaos Mihalopoulos, Yelva Roustan, Marie-Pierre Turpault, Corinne Galy-Lacaux, Yves Balkanski
Rapporteurs / Rapporteuses : Nikolaos Mihalopoulos, Yelva Roustan

Résumé

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Dans le cadre de mon travail de thèse, je me suis intéressé aux aérosols atmosphériques et à leur transfert de l’atmosphère vers les surfaces terrestres par les précipitations. La stratégie générale que j’ai suivie repose sur l’observation des dépôts humides sur différentes échelles de temps, interannuelle d’une part et intraévènementielle de l’autre. Elle repose aussi sur leur observation dans des environnements marqués en termes de charge et de composition en aérosols, mais aussi de dynamiques atmosphériques et de précipitations. Le fait de combiner des mesures à la fois sur la composition de l’atmosphère et sur la composition des dépôts humides permet d’identifier la nature des dépôts (intensité, composition, source et provenance) et d’expliquer les phénomènes impliqués dans les dépôts. Cela passe par la documentation complète de différents paramètres (aérosols, dynamique, pluie, dépôt) sur les mêmes périodes de temps, ce qui est néanmoins complexe à mettre en oeuvre. Les deux axes de mon travail portent sur des questions distinctes et complémentaires de l’étude des dépôts humides.Le premier axe s’est porté sur les dépôts humides au Sahel, région semi-aride où le lessivage des poussières minérales de l’atmosphère est un processus clé pour contraindre le bilan atmosphérique en masse de ces composés. Dans cette région marquée par la présence de nombreux systèmes convectifs contrôlant les quantités de précipitations annuelles, la question sur les liens entre dynamiques atmosphériques et dépôts s’est alors posée. La stratégie d’observation long-terme mis en place sur les stations au Sahel dans le cadre du réseau INDAAF, avec une synergie autour de mesures météorologiques, de concentrations et de dépôts d’aérosols, a permis de constituer une base de données très complète. À partir de cette base de données pluriannuelle aux stations de Banizoumbou (Niger) et de Cinzana (Mali) de 2007 et 2015, l’identification de phénomène de cold pools (gouttes froides) à partir de données météorologiques de surface et leur lien avec les retombées de poussières minérales sont discutés. Les ratios de lessivage ont été calculés pour les évènements associés aux cold pools et varient sur plusieurs ordres de grandeur en fonction de l’effet de dilution qui diffère selon les régimes de concentrations atmosphériques en poussière minérale. Les évènements les plus convectifs associés à des concentrations élevées présentent une gamme de valeurs moins dispersée (319 – 766) qui ne dépend pas de la quantité de précipitation.Le second axe s’est focalisé sur l’étude intraévènementielle des dépôts en milieu urbain pour diverses situations de pluie, de concentration et composition en aérosols. Que peut nous apprendre le suivi des dépôts au cours d’un évènement de pluie ? Pour y répondre, j’ai tout d’abord participé au développement d’un collecteur me permettant de collecter les dépôts humides en fractions successives au cours de la pluie. Complétées par un ensemble de mesures colocalisées sur les aérosols et les dynamiques atmosphériques acquises sur le terrain pour 8 cas d’étude, les analyses chimiques des dépôts dissouts et particulaires m’ont permis de discuter à la fois la provenance des aérosols, mais aussi les processus mis en jeu. J’ai pu quantifier la décroissance des concentrations, même de composés traces, dans les dépôts au cours de la pluie. J’ai également pu documenter l’évolution de la solubilité pour les espèces chimiques des dépôts et discuter des poids relatifs des mécanismes de lessivage dans- (rainout) et sous- (washout) le nuage. La variabilité des dépôts observée au cours d’un évènement est au final aussi importante que celle observée entre évènements de pluie.