Thèse soutenue

Histoire naturelle et art alchimique dans le monde hispanique (1530-1700) : une rencontre avec les savoirs paracelsiens

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Auteur / Autrice : Mariana Estela Sánchez Daza
Direction : Charlotte de Castelnau-L'EstoileJustin Smith
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 28/11/2022
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences des sociétés (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Identités, cultures, territoires (Paris ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Van Damme
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Van Damme, Didier Kahn, José Pardo Tomás, Elisa Andretta
Rapporteurs / Rapporteuses : Didier Kahn, José Pardo Tomás

Résumé

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Cette thèse s'inscrit dans le débat historiographique relatif au rôle joué par le monde hispanique dans les grandes mutations des sciences naturelles qui caractérisent l'époque moderne. L'hypothèse défendue est que le monde hispanique se pose comme l'un des principaux théâtres du changement de paradigme dans la transmission de savoirs naturalistes : les savoirs commencent à se transmettre à un public plus large, un langage clair et stable se met en place dans les écrits naturalistes, de nouvelles pratiques d'expérimentation voient le jour, ce qui permet la création d'une communauté et l'évaluation du travail scientifique. Plus particulièrement, cette thèse s'attache à retracer les rencontres entre savoirs paracelsiens et monde hispanique, les savoirs paracelsiens constituant l'un des courants majeurs de cette dynamique épistémologique de l'histoire naturelle. Cette thèse étudie ainsi la place de l'histoire naturelle et de l'art alchimique dans le cadre savant du monde hispanique entre 1530 et 1700, à travers l'évaluation du rôle et de la diffusion des savoirs paracelsiens dans les pratiques médicales, pharmacologiques et minières, dans des lieux de savoirs privilégiés du royaume hispanique : le monastère d'El Escorial, les mines d'argent de Potosi et la société royale de médecine de Séville. Ce travail s'interroge sur l'arrivée, l'acceptation, l'adoption et l'adaptation des savoirs naturalistes ; sur les types de censure auxquels les savants étaient confrontés, qu'elles soient politiques ou religieuses, ou encore s'il s'agit d'une forme d'autocensure de peur des persécutions inquisitoriales. Cette thèse considère par ailleurs les différents dispositifs de protection des savoirs, mis en œuvre notamment par la royauté et la noblesse, comme le sont par exemple les tertulias, lieux de discussion et de création de savoir. En matière de méthodologie cette thèse s'appuie d'abord sur une recherche dans le corpus CORDE, qui a permis d'identifier un ensemble d'auteurs et de lieux pour lesquels s'opère une rencontre avec le paracelsisme. Le choix de ces lieux a permis l'étude de manuscrits inédits et publiés, d'archives et de catalogues de livres. Cette recherche propose une approche qui allie histoire sociale et histoire des idées scientifiques, avec une approche d'histoire globale nécessaire pour tenir compte de toute l'étendue de la monarchie hispanique.