Contrôle sensorimoteur du membre supérieur et de ses substituts fonctionnels par une interface cerveau-machine non invasive chez les amputés
Auteur / Autrice : | Corentin Piozin |
Direction : | Florian Waszak |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences et troubles neuronaux |
Date : | Soutenance le 28/11/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Frontières de l'innovation en recherche et éducation (Paris ; 2006-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Neurosciences intégratives et cognition (Paris ; 2019-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sofiane Boudaoud |
Examinateurs / Examinatrices : Florian Waszak, Sofiane Boudaoud, Silvestro Micera, Agnès Roby-Brami, Laurent Bougrain, Louise Kirsch | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sofiane Boudaoud, Silvestro Micera |
Résumé
Les amputations du membre supérieur ne concernent qu'une relativement faible partie des amputations à travers le monde (entre 20 et 30%) et une partie encore plus restreinte dispose d'accès à des prothèses et aux soins qui doivent leur être accordés. Etonnamment l'accès à ces dispositifs ne garantissent pas l'utilisation des prothèses chez les personnes amputées pour un usage quotidien; ils soulignent en effet un certain nombre d'inconvénients dont une fatigue à l'utilisation ou le manque de retour sensoriel qui font qu'une partie de ces personnes vont arrêter d'utiliser leurs prothèses. Ces inconvénients que l'on retrouve même dans les prothèses myoélectriques, c'est-à-dire celles qui utilisent l'activité des muscles résiduels au niveau du moignon de l'utilisateur, peuvent s'expliquer par des limitations provenant à la fois du type et de la qualité du signal qui est enregistré au niveau des muscles mais provenant aussi du traitement et du décodage de ce dernier et laissent donc de la place pour une amélioration du contrôle des prothèses. Ce projet de thèse s'inscrit donc dans cette démarche en s'intéressant au développement d'un système de contrôle basé sur les interfaces cerveau-machine afin d'améliorer à la fois la dextérité et la robustesse des prothèses lors d'activités de la vie quotidienne. Suivant une première partie faisant une revue de littérature particulièrement sur l'amputation, les prothèses et les interfaces cerveau machine, les travaux expérimentaux et de développement entrepris dans le cadre de cette thèse sont présentés dans le manuscrit dans la deuxième partie, où les chapitres représentent les axes de développement de cette interface cerveau-machine ainsi que les expérimentations et les résultats obtenus. Nous y présentons en parallèle le travail expérimental, effectué à la fois chez des sujets amputés (des utilisateurs de prothèses myoélectriques) et chez des sujets sains via plusieurs sessions d'enregistrements non invasifs de l'activité cérébrale (EEG) de mouvements de prises d'objets, ainsi que les travaux de développement du système; nous nous intéressons plus particulièrement à la problématique de modifications des prothèses myoélectriques pour qu'elles soient utilisables par une interface cerveau-machine. Nous mettons par conséquent l'accent sur les techniques de traitement du signal mais aussi les algorithmes de classification/décodage à utiliser afin de garantir la meilleure performance de contrôle pour la prothèse. Dans un second temps, le travail expérimental s'intéresse aussi au côté « cerveau » de l'interface cerveau-machine où nous avons cherché à savoir quelles régions du cerveau permettent d'obtenir les meilleures performances mais aussi quels systèmes d'enregistrement peuvent être utilisés pour une telle application. De plus nous présentons dans cette partie comment limiter au maximum le nombre d'électrodes sur le système EEG sans perdre en capacité de contrôle du système. La seconde partie du manuscrit présente également l'analyse et l'interprétation des résultats obtenus lors de tests de contrôle du système en temps réel et nous y présentons notamment des pistes d'améliorations permettant d'obtenir de meilleures performances. Finalement le dernier chapitre de la deuxième partie se penche sur la question du retour sensoriel utilisé dans le cadre du contrôle de prothèse et présente la partie sensorielle du système qui a été développé au cours de ce travail de thèse. Là encore les résultats liés à l'utilisation du retour sensoriel ont été discutés par la comparaison des résultats provenant des algorithmes de classifications. Dans l'ensemble, ce travail permet d'envisager le développement d'un système commercial permettant le contrôle de prothèse myoélectrique par une interface cerveau-machine non invasive et bénéficiant d'un retour sensoriel.