Approches bioinformatiques pour la détection de l'évolution convergente dans les génomes viraux, application à la résistance aux traitements.
Auteur / Autrice : | Marie Morel |
Direction : | Didier Mazel, Etienne Simon-Loriere |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génétique, omiques, bioinformatique et biologie des systèmes |
Date : | Soutenance le 11/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Frontières de l'innovation en recherche et éducation (Paris ; 2006-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Unité Bioinformatique évolutive |
Structure de recherche : Institut Pasteur. Département de Biologie computationnelle (2015-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Pierre-Emmanuel Ceccaldi |
Examinateurs / Examinatrices : Didier Mazel, Etienne Simon-Loriere, Pierre-Emmanuel Ceccaldi, Marie Sémon, Maria Anisimova, Céline Scornavacca, Bastien Boussau | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Sémon, Maria Anisimova |
Résumé
Les génomes des virus à ARN présentent des taux d'évolution parmi les plus élevés, ce qui leur permet de s'adapter rapidement en cas de changement d'environnement. Au sein de leurs hôtes, ces virus existent généralement sous la forme d'une population de mutants dont les génomes sont distincts, bien qu'apparentées. Cette caractéristique présente un avantage évolutif important car parmi la multitude de variants, certains seront adaptés à un nouvel environnement. Par exemple, les virus à ARN sont connus pour être capables de changer d'hôte, d'échapper à la reconnaissance du système immunitaire ou de résister aux traitements antiviraux. Ainsi, les virus à ARN sont surreprésentés parmi les agents pathogènes émergents et ré-émergents (anciennement connus mais dont l'incidence augmente de manière inattendue), et leur évolution rapide contribue probablement à leur risque d'émergence élevé, ce qui constitue un défi majeur pour leur contrôle. La résistance aux traitements antiviraux peut s'avérer un véritable problème dans le contrôle de certains virus pour lesquels il n'existe pas de vaccin. D'une part, certains traitements peuvent devenir inefficaces ce qui se caractérise par la réplication du virus dans l'organisme hôte pouvant entrainer le décès de l'hôte. D'autre part, des patients traités peuvent avoir une charge virale suffisante pour transmettre des virus déjà résistants réduisant ainsi l'éventail des thérapies envisageables en première intention. Durant cette thèse j'ai exploré la question de l'adaptation des virus aux traitements antiviraux sous deux angles différents : 1) l'identification de convergence moléculaire (émergence répétée et indépendante d'une même mutation) dans de grands jeux de données de séquences (plusieurs milliers de séquences), et 2) l'étude des variations génomiques au sein de populations virales soumises à un traitement antiviral. Pour cela, j'ai développé une méthode de détection de convergence évolutive dans les séquences protéiques en suivant l'hypothèse que la présence de mutations de convergence était un indicateur des pressions de sélection sur les séquences virales. J'ai également étudié l'évolution de la diversité virale intra-hôte lorsque les virus sont soumis à un traitement antiviral. Les organismes étudiés pour ce projet sont le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et le virus de l'hépatite C (VHC), tous deux responsables d'affections longue durée, traitées par traitements antiviraux et responsables de millions d'infections à travers le monde.