Modèles de survie pour les essais cliniques de recherche de dose en cancérologie
Auteur / Autrice : | Anaïs Andrillon |
Direction : | Sylvie Chevret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biostatistique et biomathématiques |
Date : | Soutenance le 09/12/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité |
Jury : | Président / Présidente : Xavier Paoletti |
Examinateurs / Examinatrices : Shing M. Lee, Nolan Wages | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Paoletti, Thomas Jaki |
Mots clés
Résumé
Dans les schémas d’essais cliniques précoces traditionnels, la toxicité dose limitante (TDL) est définie comme un critère binaire et mesurée sur une fenêtre d'observation fixe. Les nouvelles classes de traitement en cancérologie, comme les immunothérapies et les thérapies ciblées, ont une administration prolongée et des profils de toxicité et d’efficacité différents des chimiothérapies cytotoxiques, nécessitant des fenêtres d'observation de la toxicité prolongées. Des stratégies ont été proposées pour des essais de phase I afin de permettre un recrutement rapide et continu de patients et de réduire la durée de l'essai, mais elles considèrent toujours le critère de toxicité comme binaire et complètement observé à la fin de l'essai. Le premier travail de thèse porte sur le développement d’un design de recherche de dose de phase I, la Surv-MRS (Méthode de Réévaluation Séquentielle basée sur un modèle de survie), une extension de la Méthode de Réévaluation Séquentielle (MRS) prenant en compte les critères censurés à droite en utilisant des modèles de survie. La Surv-MRS vise à identifier la dose maximale tolérée, définie comme la dose dont l'incidence cumulée estimée de la toxicité à la fin de la fenêtre d'observation est la plus proche d'une probabilité de toxicité cible prédéfinie. De plus, l’observation de patients à un stade avancé de la maladie sur une fenêtre prolongée favorise la survenue d’évènement en compétition, venant empêcher l’évaluation de la toxicité, comme le décès, la progression de la maladie, le retrait du patient ou une décision du médecin. Pour gérer cette censure informative due à l’interruption du traitement sur la fenêtre d'observation de la toxicité, nous avons proposé la iSurv-MRS. L'arrêt de l'essai en raison de la progression de la maladie peut aussi être utilisé comme une information sur l'efficacité pour identifier la dose optimale, résultant en un essai clinique de phase I/II. Le deuxième travail de thèse a donc porté sur le développement de la Surv-MRS-12, un schéma de phase I/II qui inclut à la fois les informations relatives à la toxicité et à l'efficacité dans le processus d'attribution de dose. Il vise à identifier une dose optimale, définie comme la dose tolérée en termes de toxicité, optimisant le critère d'efficacité, c'est-à-dire le temps jusqu'à la progression de la maladie. Pour l’ensemble des méthodes proposées, les paramètres du modèle ont été estimés par inférence bayésienne. Les performances des méthodes ont été évaluées par simulation et comparées aux performances d'autres méthodes et d'un parangon optimal non paramétrique (benchmark). Les schémas proposés présentent des caractéristiques satisfaisantes en termes d’identification de la dose correcte à la fin de l'essai, d’allocation de patients à la dose correcte au cours de l'essai, et en termes de risque de toxicité.