Le syndrome d'alcoolisme placentaire : impact fonctionnel de l'alcoolisation in utero
Auteur / Autrice : | Jessica Dalmasso |
Direction : | Sophie Gil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiologie et physiopathologie |
Date : | Soutenance le 06/07/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Physiopathologie & pharmacotoxicologie placentaire humaine (Microbiote pré & post natal ; Paris ; 2014-....) |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Gonzalez |
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Gonzalez, Marie-Noëlle Dieudonné, Vincent Sapin, Jean Guibourdenche | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Noëlle Dieudonné, Vincent Sapin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En France, le syndrome d'alcoolisme foetal (SAF) touche 2 naissances sur 1000. C'est une atteinte sévère, caractérisée par des anomalies morphologiques, des atteintes neurologiques sévères et des troubles neurocognitifs et neurocomportementaux, qui sont en général la conséquence d'une consommation d'alcool chronique pendant la grossesse. Cependant, des femmes consomment de manière « involontaire » en début de grossesse, de manière « festive » en dose unique ou de manière sporadique. Au jeu du hasard de l'exposition in utero à l'alcool, certains enfants ont développé des troubles neurocognitifs et neurocomportementaux. L'ensemble de ces troubles causés par l'alcoolisme foetal (TCAF) a permis un nouvel axe d'étude de l'exposition prénatale à l'alcool (EPA). En France, les TCAF représentent 1 naissance sur 100et leur diagnostic est ardu et souvent tardif du fait de l'absence d'anomalie morphologique. Dès lors, l'enjeu majeur de la recherche sur la toxicité de l'alcool est de trouver des biomarqueurs d'exposition in utero pour détecter et prendre en charge précocement ces enfants. Le projet AlcoBrain, porté par le Dr Gonzalez, a pour but d'étudier en première ligne la toxicité de l'alcool sur le placenta et le cerveau foetal dans un modèle murin. Le placenta est un organe transitoire essentiel au développement et à la croissance du foetus. Il assure différentes fonctions, dont le rôle de barrière sélective vis-à-vis d'agents pathogènes et toxiques maternels. L'alcool, après absorption, atteint rapidement la circulation utero-placentaire et traverse aisément les membranes afin d'être distribué à l'ensemble des tissus foetaux. Ainsi, il devient indispensable de rechercher des biomarqueurs d'exposition prénatale à l'alcool et le placenta pourrait être un candidat idéal dans cette quête. Très peu d'études concernent l'effet de l'alcool sur le placenta humain. Le but de ce travail a été d'étudier l'impact fonctionnel de la consommation d'alcool pendant la grossesse sur le placenta humain. Les résultats de ces travaux de recherche ont été orientés selon trois grands axes. Le premier a été la description du syndrome d'alcoolisme placentaire (SAP) et notamment l'étude de l'impact de l'alcool in vitro et in vivo sur les fonctions placentaires essentielles au cours de la grossesse (fonction endocrine, fonction de transport de molécules, fonction métabolique). Le deuxième axe a été de décrire la neuroplacentologie, avec notamment la cartographie de récepteurs neuronaux dans le placenta humain, l'impact de l'alcoolisation in vivo sur cet axe placenta-cerveau et des voies de signalisation essentielles à la mise en place du réseau cortical. Enfin le troisième axe a été la recherche de biomarqueurs placentaires d'alcoolisation au cours de la grossesse, en lien avec les recherches du Dr Gonzalez et son équipe sur le modèle murin, ainsi que sur l'étude de la toxicité de l'alcool sur les voies impliquées dans survie cellulaire du placenta. En conclusion nous avons montré que l'alcool impacte considérablement les fonctions placentaires essentielles au bon développement du foetus et particulièrement en lien avec le cerveau ; ces résultats nous ont permis d'obtenir des caractéristiques mesurables de l'alcoolisation in utero et identifier clairement les mécanismes fonctionnels de la toxicité de l'alcool sur le placenta au cours de la grossesse.