Les infections néonatales tardives chez les enfants nés grands prématurés : rôle de la cause de prématurité et de l’exposition précoce aux antibiotiques
Auteur / Autrice : | Mathilde Letouzey |
Direction : | Laurence Foix-L'Hélias |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Épidémiologie |
Date : | Soutenance le 27/06/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité |
Jury : | Président / Présidente : Benoît Marin |
Examinateurs / Examinatrices : Corinne Dupont, Valérie Biran, Christophe Vayssière | |
Rapporteur / Rapporteuse : Valérie Briand, Pierre Tourneux |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les infections néonatales tardives sont des infections qui surviennent après 72 heures de vie chez les nouveau-nés. Elles touchent 10 à 30% des enfants grands prématurés, c’est à dire nés avant 32 semaines d’aménorrhée. Elles sont responsables d’une mortalité élevée et elles pourraient également avoir des conséquences à plus long terme en augmentant le risque de survenue de troubles du neuro-développement. Certains facteurs de risque d’infection néonatale tardive sont bien identifiés, tels que le faible âge gestationnel de naissance et le petit poids de naissance. En revanche, le rôle des facteurs périnataux dans la survenue des infections néonatales tardives a été peu étudié. L’objectif de cette thèse était d’étudier l’association entre les facteurs de risque potentiels de la période périnatale, en particulier la cause de prématurité et les antibiothérapies néonatales précoces, et les infections néonatales tardives chez les enfants nés grands prématurés. Nous avons utilisé les données de la cohorte française en population EPIPAGE 2 qui a inclus toutes les naissances entre 22 et 34 semaines d’aménorrhée en 2011. Nous avons tout d’abord mis en évidence une association entre la cause de prématurité et les infections néonatales tardives. Les enfants nés dans un contexte de pathologie hypertensive maternelle et/ou de retard de croissance intra-utérin présentaient un risque augmenté d’infection néonatale tardive par rapport aux enfants nés après mise en travail spontané. En revanche, il n’y avait pas de différence pour les enfants nés dans un contexte de rupture prématurée des membranes avant terme ou d’hématome rétro-placentaire. Nous nous sommes ensuite intéressés aux antibiothérapies néonatales précoces, administrées précocément (J0 ou J1 de vie) à une population d’enfants nés grands prématurés ne présentant pas de facteur de risque d’infection précoce. Nous avons montré que ces antibiothérapies étaient instaurées à des enfants avec des présentations cliniques initiales plus sévères. L’antibiothérapie précoce n’était pas associée à une augmentation du risque de décès, d’infection néonatale tardive ou d’entérocolite ulcéro-nécrosante, mais elle était associée à un risque augmenté de lésions cérébrales sévères et de dysplasie broncho-pulmonaire, ce qui persistait après prise en compte de l’état clinique à l’instauration du traitement. En conclusion, ces résultats apportent de nouveaux arguments pour une meilleure individualisation de la prise en charge des grands prématurés, en ne tenant plus compte seulement de l’âge gestationnel et du poids de naissance, mais également du contexte de la naissance prématurée.