Thèse soutenue

Conception et synthèse d'inhibiteurs RED-SMU1 comme nouveaux agents antiviraux

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Auteur / Autrice : Alessandra Corio
Direction : Patricia Busca
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie thérapeutique
Date : Soutenance le 02/03/2022
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Médicament, toxicologie, chimie, imageries (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Chimie et Biochimie Pharmacologiques et Toxicologiques (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Belmont
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Belmont, Delphine Joseph, Franck Suzenet, Nadia Naffakh, Francis Giraud
Rapporteurs / Rapporteuses : Delphine Joseph, Franck Suzenet

Résumé

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Face à l'émergence de souches résistantes aux médicaments actuellement sur le marché, de nouvelles stratégies thérapeutiques sont activement recherchés pour lutter contre le virus de la grippe A (IAV) car, encore aujourd'hui, il cause plus de 300'000 décès chaque année. Le complexe formé par les protéines Red et SMU1, qui est impliqué dans le splicéosome humain, joue un rôle fondamental dans le cycle de réplication du IAV et peut donc être considéré comme une cible prometteuse dans l'optique d'une thérapie dirigée contre l'hôte. Le criblage in silico de plus de 4000 composées de la chimiothèque de l'Université de Paris, suivi par l'évaluation biologique des meilleurs candidats, a permis l'identification du composé ALG61 , une « touche » capable d'inhiber non seulement la formation du complexe Red-SMU1 mais aussi la réplication du virus in cellulo. L'objectif principal de cette thèse est donc le développement de disrupteurs efficaces et sélectifs de l'interaction entre Red et SMU1, qui puissent être actifs comme nouveaux agents antiviraux. Au début du projet, le premier objectif a été de concevoir un nouveau test biologique in vitro, pour permettre une évaluation plus rapide des potentiels disrupteurs de Red-SMU1. Pour cela, trois sondes fluorescents ont étés conçues et synthétisées. Ces sont des dérivés de pyrido[2,3-d]pyrimidines, analogues de ALG61, fonctionnalisés avec un fluorophore par une réaction de chimie-clic. Même si l'optimisation du test biologique reste encore à être améliorée, ces sondes pourraient ouvrir la route au criblage à haut débit de nouvelles molécules ou de chimiothèques entières. Ensuite, comme ALG61 avait d'abord été synthétisé dans notre équipe en tant qu'inhibiteur de kinase, le deuxième objectif a été d'augmenter la sélectivité vis-à-vis de Red-SMU1. Pour cela, guidés par une étude bibliographique et par des expériences de docking, quatre types d'hétéroaromatiques azotés ont été ciblés en série pyrido[2,3-d]pyrimidine, quinoléine, quinazoline et naphtyridine. Puisqu'elles appartiennent à des familles d'hétérocycles différentes, plusieurs stratégies ont été envisagées et optimisées pour leur synthèse, reposant à la fois sur des réactions de chimie organique et organométallique. Après évaluation biologique de cette première génération de disrupteurs de Red-SMU1, le dérivé de type naphtyridine a été identifié comme étant le plus sélectif et a donc été choisi comme nouveau « chef de file » pour la suite du projet. Enfin, le dernier objectif a été d'améliorer l'activité antivirale des molécules. Dans ce but, la pharmacomodulation de la naphtyridine initiale a été explorée dans les trois régions clés de la molécule. De cette façon, 22 analogues ont été synthétisés et évalués comme disrupteurs du complexe Red-SMU1 et inhibiteurs de la réplication virale. Les résultats de ces tests biologiques ont permis de jeter les bases de la première étude de relation structure-activité et offrent des perspectives très intéressantes pour le développement de nouveaux agents antiviraux.