Pollution atmosphérique et vieillissement cognitif : une approche épidémiologique
Auteur / Autrice : | Jeanne Duchesne |
Direction : | Claudine Berr, Marion Mortamais |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie Santé |
Date : | Soutenance le 13/12/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des neurosciences de Montpellier |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Hirtz |
Examinateurs / Examinatrices : Claudine Berr, Marion Mortamais, Christophe Hirtz, Christine Bastin, Johanna Lepeule, Cécilia Samieri | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Bastin, Johanna Lepeule |
Mots clés
Résumé
La démence, problème majeur de santé publique, est associée à un déclin des fonctions cognitives qui est présent des années avant que la perte d’autonomie n’amène au diagnostic. A côté des facteurs de risque individuels maintenant bien identifiés dans le vieillissement cognitif, le rôle de l’environnement est encore relativement peu étudié. Cette thèse s’intéresse au rôle de la pollution atmosphérique dans le déclin des fonctions cognitives au cours du vieillissement. Ces travaux s’appuient sur les données acquises dans la cohorte des Trois Cités qui a suivi pendant 12 ans 9294 sujets âgés de plus de 65 ans. La cognition et son évolution ont été évaluées par une batterie de tests neuropsychologiques à chaque visite. Sur un sous-échantillon du centre de Montpellier, nous avons aussi étudié un marqueur d’atteintes cérébrovasculaires observables avant l’apparition des troubles cognitifs, les hypersignaux de la substance blanche cérébrale (HSB), à partir des IRM acquises à l’inclusion. La pollution atmosphérique a été estimée pour trois polluants (particules fines (PM2.5), dioxyde d’azote (NO2) et black carbon (BC)) par des modèles land-use régression hybrides. Cette exposition a été considérée dans les 5 ans précédant l’inclusion. Nous avons mis en évidence un déclin accéléré de la cognition globale en cas d’exposition augmentée aux PM2.5. Nous avons également observé une association entre exposition aux PM2.5 et augmentation du volume d’HSB dans le lobe temporal. Aucune association significative n’a été observée avec les deux autres polluants. Ces premiers résultats en France sur le déclin cognitif sont en accord avec la littérature existante et sont confortés par les arguments biologiques existants. La relation avec les HSB apporte des éléments de réponse sur les mécanismes potentiellement impliqués dans un domaine où la recherche est encore principalement expérimentale. Au total, ces travaux suggèrent un effet délétère de la pollution atmosphérique, et notamment particulaire, sur le vieillissement cognitif, et soulignent le rôle que la réglementation de ce facteur environnemental pourrait jouer dans la prévention de la démence à l’échelle de la population.