Vasopressine et contrôle hydrique : contribution de la jonction neuroendocrine-vasculaire neurohypophysaire
Auteur / Autrice : | Cassandre Bignaud |
Direction : | Patrice Mollard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie Santé |
Date : | Soutenance le 30/11/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Génomique Fonctionnelle (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Sylvain Richard |
Examinateurs / Examinatrices : Patrice Mollard, Sylvain Richard, Anne Duittoz, Tatiana Fiordelisio | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Duittoz, Tatiana Fiordelisio |
Mots clés
Résumé
L’axe hypothalamo-hypophysaire est composé de deux structures du cerveau, l’hypothalamus et l’hypophyse, reliées par la tige pituitaire. Cet axe possède un rôle majeur physiologique puisqu’il va permettre la libération d’hormones dans l’organisme et réguler des processus tels que la croissance, le développement, la reproduction ou encore le maintien homéostasique du corps. L’hypophyse est constituée de deux parties majeures distinctes : l’adénohypophyse et la neurohypophyse. La première possède des cellules endocrines qui vont permettre la libération d’hormones sous le contrôle de neurones parvocellulaires hypothalamiques tandis que la seconde va recevoir directement les terminaisons neuronales des neurones magnocellulaires hypothalamiques, permettant la sécrétion de deux neurohormones : l’ocytocine et la vasopressine. L’ocytocine sécrétée va jouer un rôle lors de la parturition, dans la production et l’éjection de lait ou encore lors d’un choc osmotique hypertonique. Quant à la vasopressine, ses deux rôles majeurs sont la réabsorption de l’eau au niveau du canal collecteur des reins et la vasoconstriction lors d’une déshydratation.La circulation sanguine est en lien direct avec l’axe hypothalamo-hypophysaire et va jouer un rôle majeur dans la capture et la distribution des hormones dans l’organisme. En effet, il existe deux plexus de réseaux denses de capillaires fenêtrés au niveau de la face externe de l’éminence médiane et du parenchyme adénohypophysaire connectés par les vaisseaux de la tige hypophysaire. De plus, au niveau de la neurohypophyse, on retrouve un plexus de capillaires fenêtrés qui vont former, avec les terminaisons neuronales, une jonction neuro-hémale, permettant ainsi la capture des neurohormones afin de les déverser dans la circulation systémique.Ma thèse a consisté à appréhender de manière générale le lien entre un système neuroendocrinien et le système vasculaire fenêtré au sein de la neurohypophyse sur un modèle de mammifère murin. En effet, j’ai cherché à savoir si et comment la sécrétion d’une hormone neurohypophysaire, comme la vasopressine, s’accompagnait de modifications au niveau de la microcirculation. J’ai donc cherché à étudier trois différents points au sein de cette jonction neuro-hémale. Premièrement, j’ai étudié l’activité basale des terminaisons à vasopressine et si la vasopressine exerçait un effet local sur ces terminaisons. Deuxièmement, j’ai étudié si une stimulation des neurones à vasopressine, par une déshydratation, avait la capacité de moduler le flux sanguin neurohypophysaire et si, des péricytes – cellules murales contractiles – intervenaient dans cette régulation du débit sanguin. Troisièmement, j’ai entrepris de développer un biosenseur fluorescent sensible à la vasopressine permettant de suivre en temps réel la sécrétion de vasopressine.Mes résultats ont montré que l’activité des terminaisons à vasopressine dans la neurohypophyse était modulée par la vasopressine elle-même, créant un rétrocontrôle positif médié par le récepteur à la vasopressine V1a et le récepteur à l’ocytocine. De plus, lors d’une déshydratation, bien qu’il n’y ait pas de différence dans la vitesse du flux des capillaires fenêtrés neurohypophysaire de manière globale, des différences au sein des vaisseaux pris indépendamment ont été détectées. Certains avaient leur vitesse ralentie tandis que d’autres avaient leur vitesse augmentée, le tout en ayant un flux moyen stable au sein du réseau de capillaires dans la neurohypophyse. Ces changements de vitesse étaient probablement médiés par des péricytes puisque, lors d’une stimulation de vasopressine, l’activité calcique de ces cellules augmentait, suggérant leur contraction et possiblement une vasoconstriction des capillaires. Quant au biosenseur développé, celui-ci a permis de détecter en temps réel la vasopressine in vitro, et ce dans une gamme de concentrations de neurohormones compatibles avec les valeurs estimées in vivo dans la neurohypophyse.