Thèse soutenue

Identification et validation de cibles thérapeutiques pour traiter le syndrome de Wolfram

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Auteur / Autrice : Lucie Crouzier
Direction : Benjamin Delprat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 24/10/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Mécanismes moléculaires dans les démences neurodégénératives (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : John De Vos
Examinateurs / Examinatrices : Benjamin Delprat, John De Vos, Patrick Yu-Wai-Man, Laurent Combettes, Adèle Faucherre, Laetitia Aubry
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Yu-Wai-Man, Laurent Combettes

Mots clés

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Résumé

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Le syndrome de Wolfram (SW) est une maladie neurodégénérative qui associe un diabète sucré, un diabète insipide, une atrophie optique, une perte auditive neurosensorielle et divers symptômes neurologiques. Les patients décèdent précocement le plus souvent d’une détresse respiratoire ou de fausse route et à ce jour aucun traitement efficace n’est disponible. Le SW est causé par des mutations du gène WFS1 qui code une protéine transmembranaire du réticulum endoplasmique (RE), la Wolframine. Les mutations réduisent généralement la stabilité de la protéine, modifiant son homéostasie, diminuant le transfert calcique, augmentant l’activation de la réponse aux protéines mal repliées (Unfolded Protein Response, UPR) et conduisant à un dysfonctionnement mitochondrial et à la mort cellulaire. L’objectif de ma thèse a été d'explorer des voies thérapeutiques originales dans cette indication. Pour cela, plusieurs modèles d’étude ont été utilisés et caractérisés : des fibroblastes de patients in vitro, et in vivo, des lignées de poissons zèbres mutantes wfs1aC825X, wfs1bW493X et wfs1abKO, et des souris Wfs1∆Exon8. Nous avons montré que : (1) Ces différents modèles développent des altérations cellulaires, telles que des déficits mitochondriaux, l’altération du transfert calcique mitochondrial, l’activation des voies UPR et l’autophagie, associés à des déficits comportementaux, tels que des troubles visuels, locomoteurs, de l’anxiété et des altérations cognitives. (2) La surexpression de NCS1, partenaire de la wolframine, in vivo a permis de restaurer les déficits comportementaux et cellulaires développés par la lignée poisson zèbre wfs1abKO confirmant l’étude in vitro précédemment menée sur des fibroblastes de patients. (3) La protéine chaperonne sigma-1 (S1R) était une cible pertinente pour rétablir une communication RE-mitochondrie fonctionnelle dans le SW. Nos études in vitro et in vivo ont montré que l’activation de S1R par un agoniste ou par surexpression de son ARNm permettait de renverser les altérations comportementales et cellulaires. (4) À partir de la réponse motrice des larves de poisson zèbre wfs1abKO, nous avons mené un criblage phénotypique de 371 molécules potentiellement affines pour S1R qui a mené à identifier 8 hits permettant de restaurer totalement le déficit locomoteur des larves mutantes. Certaines seront valorisées par une démarche d'optimisation, mais parmi les molécules dites repositionnables, nous avons identifié le MED0092 qui agit comme un modulateur positif de S1R et dont les effets bénéfiques ont été montrés sur les déficits comportementaux de deux modèles murins de maladies neurodégénératives, le SW et la maladie d’Alzheimer. Pour conclure, ce travail de thèse a permis non seulement de phénotyper de nouveaux modèles murins et poissons-zèbres du SW, mais également de valider deux cibles thérapeutiques permettant une récupération fonctionnelle des MAM : NCS1, qui peut être directement surexprimé par thérapie génique, et S1R, qui peut être ciblé par de petites molécules et pour lequel de nouvelles séries chimiques très prometteuses d’origine synthétique ou naturelle ont été mises en évidence.