Analyse de la protéine de nucléocapside du sars-cov-2 dans les voies aériennes supérieures, le sang et l'urine comme marqueur diagnostique et pronostique du covid-19 chez le patient hospitalisé
Auteur / Autrice : | Nicolas Veyrenche |
Direction : | Édouard Tuaillon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie Santé |
Date : | Soutenance le 29/11/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pathogenèse et contrôle des infections chroniques (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Vincent Foulongne |
Examinateurs / Examinatrices : Édouard Tuaillon, Vincent Foulongne, Christophe Pasquier, Thomas Bourlet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Pasquier, Thomas Bourlet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Signalée pour la première fois en décembre 2019, la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) est devenue une préoccupation majeure de santé publique dans le monde entier. Le système de santé a très rapidement été mis à mal. La prise en charge clinique de la COVID-19 a reposé initialement sur la prévention de la transmission par l’identification des cas par les tests viraux, combinés à la vaccination à partir de 2021, et les soins de soutien. Dans la première phase de la pandémie les plateformes de biologie moléculaire ont vite été dépassées. La mise en œuvre de tests de diagnostic rapide (TDR) basés sur la détection de la protéine de nucléocapside ou de la protéine spike du SARS-CoV-2 a amélioré l'efficacité des stratégies de test à grande échelle.De plus, le SARS-CoV-2 a remis en question les connaissances médicales sur les infections respiratoires virales. L'une des principales caractéristiques de l'infection par le SARS-CoV-2 est la diversité de son expression clinique. La présence de composants du SARS-CoV-2 n’est pas limitée aux voies respiratoires et a été détectée dans de nombreux organes extra-pulmonaires et divers liquides biologiques. La présence d’antigènes viraux (notamment la nucléocapside) en extra-pulmonaire est tout particulièrement retrouvée chez les patients immunodéprimés ou présentant une forme grave de COVID-19. A l’inverse, chez les patients avec une forme modérée de COVID-19, la présence d’antigène viral est limitée aux voies respiratoires.Dans ce travail de thèse nous avons : i) analysé les performances diagnostiques du 1er TDR antigénique ciblant la protéine de nucléocapside mis sur le marché en Europe au tout début de la pandémie, ii) Étudier la cinétique de la protéine de la nucléocapside dans les voies respiratoires, le sang et l’urine, comparativement à la détection de l’ARN SARS-CoV-2 et de la réponse sérologique iii) Mis en évidence la dissémination de la protéine de la nucléocapside dans le sang et l’urine et son rôle potentiel de marqueur de sévérité de la COVID-19 chez le patient hospitalisé.La protéine de la nucléocapside est un bon marqueur diagnostique. Dans une première étude nous montrons que le TDR antigénique de première génération Coris Respi-Strip possédait des performances diagnostiques très en retrait par rapport à la PCR. Néanmoins, lorsqu’il était combiné à la détection d’anticorps par TDR ou test ELISA, les performances obtenues faisaient de ce test un outil intéressant. Les progrès des TDR de 2e et 3e génération ont permis de répondre aux exigences de performances de l’OMS définies par une sensibilité ≥ 80% et une spécificité ≥ 97% par rapport aux tests de RT-PCR, rendant inutile le diagnostic sérologique.Des études ont montré que la protéine de nucléocapside était également présente dans le compartiment circulant chez la plupart des sujets infectés, constituant un marqueur diagnostique alternatif et un marqueur de sévérité potentiel. Dans le cadre d’une étude cas contrôle réalisée au CHU de Montpellier (CoroTri, PHRC inter-régional) nous avons recherché la présence de la protéine de nucléocapside du SARS-CoV-2 dans les urines des patients hospitalisés pour Covid-19 et évalué sa valeur comme marqueur de sévérité. Nous observons que la protéine virale est présente en forte concentration dans l’urine et que les personnes nécessitant un recours aux soins intensifs présentaient une antigénurie N supérieure à celle des patients avec une forme modérée de COVID-19. Nos résultats suggèrent que la valeur pronostique de l’antigénurie est supérieure à celle de l’antigénémie. La présence de la protéine N dans le sang et l’urine semble refléter une infection disséminée du SARS-CoV-2 associée à un mauvais pronostic. Le développement d’un score se basant sur différents marqueurs précoces de gravité incluant la protéine N dans les urines pourrait permettre de mieux prédire la sévérité des formes de COVID-19.