Étude de l'activité antivirale des protéines Myxovirus resistance 1 (MX1) contre le virus influenza A
Auteur / Autrice : | Joe Mckellar |
Direction : | Caroline Goujon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie Santé |
Date : | Soutenance le 17/11/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche en Infectiologie de Montpellier (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Bénédicte Delaval |
Examinateurs / Examinatrices : Caroline Goujon, Mustapha Si-Tahar, Georg Kochs, Nadia Naffakh, Xavier Saelens, Olivier Moncorge | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Mustapha Si-Tahar, Georg Kochs |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ma thèse a eu pour but d’élucider le mécanisme d’action des protéines antivirales Myxovirus Resistance protein 1 (MX1), des GTPases induites par l’interféron, contre le virus influenza A (IAV). Les protéines MX1 sont de puissants inhibiteurs de nombreux virus, dont IAV. Certains déterminants intrinsèques de ces protéines étaient connus comme essentiels à l’activité antivirale, telles que la capacité à hydrolyser le GTP ou à multimériser. Mais, malgré leur découverte il y a près de quarante ans, le mode d’action des protéines MX1 reste mal compris.Durant cette thèse, j’ai tout d’abord pu définir un nouvel élément clé de l’activité antivirale des protéines MX1, leur domaine amino (N)-terminal. J’ai pu montrer que les protéines MX1 possèdent une leucine extrêmement conservée dans ce domaine N-terminal, qui, lorsque mutée, abolit l’activité antivirale contre différents virus à ARN, dont IAV. Cette mutation ne perturbe pas l’activité GTPase ou la capacité des protéines MX1 à oligomériser mais dérégule la localisation subcellulaire de protéines MX1 de différentes espèces. Des prédictions structurales obtenues en utilisant AlphaFold montrent que cette leucine est orientée vers l’extérieur de la protéine et pourrait permettre l’interaction avec des partenaires cellulaires ou viraux. Cette étude structure/fonction dévoile de nouveaux éléments dans la caractérisation de ces protéines antivirales et ouvre la voie à de nouvelles stratégies pour comprendre leur mécanisme d’action.Lors de la seconde partie de ma thèse, j’ai observé pour la première fois que les protéines MX1 peuvent inhiber le virus IAV à des stades du cycle de réplication intervenant après la transcription/réplication du génome viral. En effet, nous montrons pour la première fois une inhibition au niveau de l’épissage de transcrits viraux par les protéines MX1, avec un défaut d’expression des ARN épissés du segment M et NS. En présence des protéines MX1, la nucléoprotéine (NP) virale reste dans le noyau des cellules infectées à des temps tardifs post-infection. Nous émettons l’hypothèse que le complexe d’export nucléaire viral ne peut se former dans ces conditions à cause d’un défaut d’expression de la protéine d’export nucléaire virale (NEP), produite à partir d’un ARNm viral épissé. Au-delà de ce blocage observé, dans environ un quart des cellules exprimant la protéine MX1 humaine, NP s’accumule dans des structures périnucléaires denses. Nous montrons que ceci est dû à un défaut de transport cytoplasmique des complexes ribonucléoprotéines viraux exportés du noyau, restant bloqués au niveau d’un compartiment de recyclage d'endocytose (ERC) condensé. L’imagerie en temps réel nous a permis de résoudre temporellement et dynamiquement ce processus. De plus, ces inhibitions tardives du cycle viral affectent plusieurs souches d’IAV et influenza B et sont observés dans plusieurs lingées modèles.Ces nouvelles découvertes dévoilent des aspects inattendus de la restriction antivirale conferrée par les protéines MX1 et nous amènent à repenser la biologie de ces protéines.