Infection de la barrière hémato-encéphalique par différents virus émergents, neuroinflammation et contexte de circulation
Auteur / Autrice : | Orianne Constant |
Direction : | Yannick Simonin, Sara Salinas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie Santé |
Date : | Soutenance le 18/11/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pathogenèse et contrôle des infections chroniques (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre-Yves Lozach |
Examinateurs / Examinatrices : Yannick Simonin, Sara Salinas, Pierre-Yves Lozach, Nolwenn Dheilly, Pierre-Emmanuel Ceccaldi, Maxime Ratinier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Nolwenn Dheilly, Pierre-Emmanuel Ceccaldi |
Mots clés
Résumé
Les virus Usutu (USUV) et West-Nile (WNV) sont des arbovirus émergents transmis principalement par des moustiques du genre Culex. Chez l’humain l’infection peut entrainer des atteintes neurologiques suite à un accès des virus au système nerveux central (SNC) notamment par le passage de la barrière hémato-encéphalique (BHE). Ce projet de thèse s’intéresse à la caractérisation des mécanismes de passage et d’infection de la BHE par USUV et WNV. La neuroinflammation associée à ces infections étant une part importante de la pathogénèse, le rôle des cellules immunes et leur interaction avec la BHE ont aussi été étudiés. Ce travail a permis de mettre en évidence la susceptibilité de plusieurs types cellulaires neuronaux aux différentes lignées d’USUV ainsi que celle de modèles murins. La lignée Europe 2 semble être la plus virulente et son effet sur la BHE a été comparé avec celui de la lignée 2 de WNV, deux lignées associées à l’apparition de symptômes neuronaux lors d’infection humaine. Le modèle de BHE étudié permet la réplication des deux arbovirus avec un passage dans le SNC, WNV conduit aussi à une perturbation de l’intégrité de la barrière et les deux virus sont capable d’induire une forte réponse antivirale avec la sécrétion de molécules inflammatoires comme des cytokines (interleukines, interférons), des chimiokines et des molécules d’adhésion cellulaires. Cette inflammation induit le recrutement de cellules immunes amplifiant la neuroinflammation. D’autre part, USUV est capable d’infecter des cellules dendritiques qui seront aussi recrutées par la BHE à la différence de WNV, et peuvent être des chevaux de Troie lors de l’infection du SNC. Des sérums de patients ayant été infectés par le virus WNV ont été analysés afin de mettre en évidence la neuroinflammation et de trouver de potentiel biomarqueurs d’atteintes neuronales. Les patients infectés présentant des atteintes neurologiques montrent ainsi de fortes concentrations sériques de molécules pro-inflammatoires, persistantes plus de 20 jours après le début de l’infection, et la présence de molécules associées à des maladies neurodégénératives ou neuroinflammatoire. Par exemple, la concentration de TDP-43 pourrait être suivie après une infection par WNV afin d’anticiper les conséquences de son agrégation pouvant favoriser le développement de maladies neurodégénératives. Dans une démarche de « santé globale », ces travaux se sont aussi intéressés à la circulation de ces virus dans le sud de la France. Des tests de séroprévalence ont été menés afin de déterminer l’exposition des vecteurs, des réservoirs et d’autres hôtes à USUV et WNV. Enfin, en s’intéressant aux virus émergents responsables de troubles neuronaux, un travail de recherche sur l’infection de la BHE par le virus SARS-CoV-2 a été réalisé. En effet, ce virus est capable d’induire des symptômes neuronaux pouvant entrainer des séquelles. Les résultats suggèrent une faible infection directe de la barrière. L’ensemble de ces travaux permettent de mieux appréhender les infections virales de la BHE et la neuroinflammation, cela dans un contexte d’émergence avec des problématiques de santé publique soulevant l’importance de ces études.