Thèse soutenue

Étude du rôle des protéines Ribonucléases H dans la réponse cellulaire au stress réplicatif

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Auteur / Autrice : Samira Kemiha
Direction : Armelle LengronneJérôme Poli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 14/04/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de génétique humaine (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Domenico Maiorano
Rapporteur / Rapporteuse : Sarah Lambert, Vincent Vanoosthuyse

Mots clés

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Résumé

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Au cours de la phase S, la réplication de l’ADN est initiée au niveau de multiples origines réparties le long du génome. La machinerie de réplication, ou réplisome, peut rencontrer des obstacles ralentissant sa progression, comme des structures secondaires de l’ADN ou des protéines liées à l’ADN telles que les ARN polymérases, générant ainsi ce que l’on appelle un stress réplicatif. Les réplisomes bloqués par un obstacle sont des structures fragiles qui peuvent générer des cassures et conduire à l’instabilité du génome. Lorsque la progression de l’ARN polymérase est ralentie ou arrêtée, le brin d’ARN naissant peut potentiellement s’hybrider avec le brin d’ADN complémentaire en déplaçant le second brin d’ADN, formant ainsi une structure à trois brins appelée R-loop, pouvant entraver la progression du réplisome. La coordination des processus de réplication et de transcription limite les interférences entre la réplication et la transcription. Cependant, cette coordination n’est pas parfaite et même dans des conditions physiologiques, la transcription et l’accumulation de R-loops peuvent conduire à des évènements de recombinaison, notamment au cours de la phase S. Les Ribonucléases H (RNases H) de type 1 et 2 sont des protéines impliquées dans la résolution des R-loops par la dégradation spécifique du brin d’ARN au sein du duplexe ARN:ADN. Les cellules dépourvues de RNases H présentent une accumulation de R-loops et sont extrêmement sensibles à différents agents génotoxiques induisant du stress réplicatif (e.g. MMS : méthanesulfonate de méthyle ou HU : hydroxyurée). Le but de mes travaux de thèse est de déterminer le rôle des RNases H dans la réponse cellulaire au stress réplicatif. Dans deux modèles cellulaires, la levure S. cerevisiae et les cellules humaines, nous avons pu montrer que les cellules déplétées en RNases H présentent des défauts de prise en charge et de redémarrage des fourches de réplication arrêtées en condition de stress réplicatif induit. L'utilisation de mutants de séparation de fonction de RNase H2 suggère que l’élimination défectueuse des hybrides ARN:ADN est responsable de ces défauts. La mesure du taux d’hybrides ARN:ADN au cours du cycle cellulaire montre qu’il augmente en phase S en présence de stress réplicatif exogène dans des cellules sauvages et mutantes pour RNases H. De plus, nos résultats indiquent que l’inhibition de la transcription ou la surexpression de l’hélicase ARN:ADN Sénataxine restaure la prise en charge et le redémarrage des fourches de réplication arrêtées lors d’un stress induit par le MMS et en absence des RNases H. Ainsi, l’ensemble de nos résultats suggère une étroite coopération entre les Ribonucléases H et l’hélicase Sénataxine pour résoudre les interférences entre les ARN polymérases et/ou les hybrides ARN:ADN avec les machineries de réplication.