Thèse soutenue

Biomarqueurs immuno-épidémiologiques d’exposition de l’homme aux piqûres des moustiques Aedes et Culex : application à l'évaluation du risque de transmission des arboviroses

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Auteur / Autrice : Bi Zamblé Hubert Zamble
Direction : Françoise Mathieu-DaudéFranck Remoué
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie santé
Date : Soutenance le 25/03/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Manguin
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Mathieu-Daudé, Franck Remoué, Sylvie Manguin, Athanase BADOLO, Anna-Bella Failloux, Catherine Cêtre-Sossah, Eric d' Ortenzio, Mahama TOURE
Rapporteurs / Rapporteuses : Athanase BADOLO, Anna-Bella Failloux

Mots clés

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Résumé

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Les arboviroses, transmises par les moustiques Aedes et Culex, continuent de menacer la santé et la vie des populations des zones où elles sont endémiques et représentent des risques d’émergence dans nouveaux territoires colonisés par ces vecteurs. L’objectif principal de nos travaux était i) d’évaluer le niveau d’exposition des populations aux piqûres des Aedes aegypti et Ae. albopictus et le risque de transmission des maladies qu’ils transmettent, en milieu urbain en Afrique de l’Ouest et au Sud de la France métropolitaine et ii) d’évaluer et valider les réponses IgG anti-EGS et anti-protéine recombinante de 30 kDa de Culex quinquefasciatus comme biomarqueur d’exposition potentiel des Hommes aux piqûres des Culex. Nous avons dosé dans les sérums des individus exposés, les réponses anticorps : i) IgG anti-Nterm-34 kDa et les IgG anti- antigènes d’arbovirus (LUMINEX) chez les enfants d’Anoumabo, de Bromakoté et de Petit-Bassam, à d’Abidjan, , ii) IgG et IgM anti-Nterm-34 kDa d’Ae. aegypti à l’’Auvergne, de Corse, d’Occitanie et de PACA, en France, et iii) IgG anti-EGS et la protéine recombinante 30 kDa chez les enfants de Dar-es-Salam, N’Gattakro, Kennedy à Bouaké.A Abidjan, les IgG anti-Nterm-34 kDa étaient significativement différentes entres les quartiers d’étude avec un fort niveau à Bromakoté. Les IgG spécifiques étaient associées aux données des pièges collants. Selon la technique LUMINEX les arbovirus circulaient dans les quartiers, avec à une détection majoritaire de DENV3. Petit-Bassam était le plus affecté. L’ensemble de ces résultats démontraient que l’exposition aux Aedes et ainsi le risque de transmission étaient variables entre quartiers au sein d’une même ville africaine.En France métropolitaine, les IgG spécifiques étaient plus élevées dans les régions colonisées que dans la région non colonisée. La réponse IgG spécifique était plus élevée en Occitanie et en PACA par rapport à la Corse. Les IgM anti-peptide salivaire, indiquait une différence significative entre les régions exposées. En Occitanie, les niveaux médians des réponses IgG anti-peptide des départements 30 et 34, étaient plus élevés que celles des départements 31 et 66. En PACA, une différence significative du niveau des IgG spécifique était détectée entre le département 04 et 13 et entre les départements 05 et 13. Les IgG des départements 13 et 83 plus élevées que ceux des autres départements. Les départements colonisés entre 2010 et 2012 présentaient un taux d’IgG anti-peptide statiquement plus élevés que celui des départements non colonisés. Les IgM entre les individus des 4 régions était pratiquement nul. Ces résultats indiquaient la pertinence du biomarqueur IgG anti-peptide salivaire pour discriminer les régions et les départements les plus exposés aux piqûres d’Ae. albopictus et ainsi d’évaluer l’hétérogénéité des risques de transmission des arboviroses en France métropolitaine.Pour les Culex, les réponses IgG anti-EGS et anti-30 kDa étaient significativement plus élevées chez les enfants vivant dans les sites de forte densité de Culex quinquefasciatus. Les IgG anti-30 kDa étaient significativement plus élevées chez les enfants ne dormant pas sous les moustiquaires imprégnées d’insecticide par rapport à ceux dormant dessous. De plus, une corrélation positive a été observée entre les réponses IgG anti-EGS et les Ac IgG anti 30 kDa au sein de la population totale.Cette étude a montré que l’utilisation des biomarqueurs d’exposition aux piqûres des Aedes pourraient un outil pertinent pour l’évaluation de l’hétérogénéité d’exposition aux vecteurs d’arbovirus dans le contexte urbain africain et entre les départements d’une même région dans le Sud de la France métropolitaine. Les réponses IgG anti-EGS et anti-protéine 30 kDa représenteraient des candidats biomarqueurs potentiels aux piqûres de Culex. Toutefois, leur validation comme de ce biomarqueur d’exposition aux Culex, des études complémentaires sont nécessaires.