Etude de l'interaction entre le récepteur FLT3 et le système opioïdergique endogène.dans les mécanismes de la douleur chronique
Auteur / Autrice : | Maxime Thouaye |
Direction : | Cyril Rivat, Jean Valmier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie Santé |
Date : | Soutenance le 18/02/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des neurosciences de Montpellier |
Jury : | Président / Présidente : Florence Perrin |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Delmas | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvain Hugel, Pascal Fossat |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La douleur chronique est définie comme étant une douleur persistant plus de 3 mois. Cette pathologie touche environ 20% de la population mondiale, et les traitements actuels se révèlent peu efficaces sur le long terme, ou accompagnés de nombreux effets secondaires néfastes. De plus, plusieurs comorbidités sont associées à la douleur chronique, parmi lesquels on peut citer le développement d’une anxiodépression ou d’une vulnérabilité à l’addiction. Une meilleure compréhension des mécanismes responsables de la chronification douloureuse ou de la récupération à la douleur, est ainsi nécessaire pour développer de stratégies thérapeutiques plus efficaces. Un des systèmes déjà connu pour son implication importante dans la récupération à la douleur, mais également dans la composante émotionnelle liée à la douleur, est le système opioïdergique à la douleur.Cependant, l’implication précise de chacun des acteurs composant ce système dans les mécanismes de récupération, et leur dérégulation respective dans les différents types de douleurs chroniques, reste largement débattu à l’heure actuelle.Par ailleurs, nous avons identifié dans de précédentes études l’implication d’un acteur important dans ces mécanismes de douleurs chroniques, le récepteur FLT3. Son inhibition permet une récupération plus rapide dans des modèles animaux de douleur chronique neuropathique et postopératoire, mais pas inflammatoire. Cela suggère une interaction spécifique de FLT3 avec les acteurs impliqués dans la récupération à la douleur chronique neuropathique et postopératoire.Dans cette étude, nous avons donc étudié par différentes approches pharmacologiques l’implication des différents récepteurs composant le système opioïde endogène dans la récupération à la douleur chronique, chez des animaux exprimant ou non FLT3. Nous avons ainsi observé que l’inhibition du récepteur opioïdergique mu (MOR) au niveau spinal spécifiquement, provoque la réapparition d’une hypersensibilité mécanique pendant la phase de récupération à la douleur inflammatoire, mais pas neuropathique ou postopératoire. A l’inverse, l’inhibition du récepteur opioïdergique delta (DOR) provoque une hypersensibilité mécanique spécifiquement dans des modèles de douleur neuropathique et postopératoire. Par ailleurs, la récupération plus rapide observée chez les animaux n’exprimant pas FLT3 suite à une lésion nerveuse ou des incisions chirurgicales est totalement prévenue par l’ajout d’un antagoniste DOR. A l’inverse, les effets bénéfiques classiques d’un agoniste DOR sur l’hypersensibilité mécanique qui sont perdus dans différents modèles de douleur chroniques, sont entièrement restaurés par l’inhibition de FLT3. De façon intéressante, nous n’avons pas pu observer de changements d’expression en ARN du système opioïdergique endogène en fonction de l’expression de FLT3. Nous avons ainsi développé différents outils spécifiques et lignées transgéniques afin de pouvoir étudier la localisation et l’expression de DOR et FLT3 dans le système nerveux dans différentes conditions, et de pouvoir inhiber l’expression de DOR dans certaines sous-populations neuronales spécifiques.En conclusion, nos résultats montrent que si MOR semble être impliqué dans la récupération à la douleur inflammatoire, DOR est responsable de la récupération à la douleur chronique neuropathique et postopératoire. Une interaction entre DOR et FLT3 semble être responsable d’une inhibition de l’activité du DOR, responsable d’une hypersensibilité mécanique persistante après une lésion nerveuse ou une incision chirurgicale. Grace aux développements de ces nouveaux outils, nous pourrons caractériser de façon précise les mécanismes entrant en jeu dans cette interaction. Néanmoins, nos résultats suggèrent d’ores et déjà que le blocage de FLT3 semble être une stratégie intéressante dans le traitement des douleurs neuropathiques et postopératoires, en restaurant l’activité endogène du récepteur DOR.