Thèse soutenue

Influence de l'implantation d'une prothèse totale de genou sur les contraintes fémoropatellaires lors d'une simulation de squat

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Auteur / Autrice : Louis Dagneaux
Direction : Franck Jourdan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique, Génie Civil et Architecture
Date : Soutenance le 08/04/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Mécanique et Génie Civil (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Patrick Chabrand
Examinateurs / Examinatrices : Franck Jourdan, Nadia Bahlouli, Sébastien Lustig, Etienne Malachanne, François Canovas, Samuel Choblet
Rapporteurs / Rapporteuses : Nadia Bahlouli, Sébastien Lustig

Résumé

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La mise en place d’une prothèse totale de genou (PTG) permet un retour aux activités de la vie quotidienne du patient par diminution des douleurs et optimisation des mobilités articulaires dans un contexte de gonarthrose sévère. Bien que les douleurs fémoropatellaires fassent partie des étiologies les plus fréquentes d’insatisfaction rapportée, il est toujours difficile de prédire cliniquement une évolution fémoropatellaire défavorable après PTG.La technique chirurgicale d’implantation conventionnelle, dite par « alignement mécanique », a pour objectif un alignement neutre du membre inférieur dans le plan frontal (180°± 3), pouvant s’accompagner d’une modification postopératoire du phénotype fémoral. Une étude clinique préliminaire a été réalisée pour cette thèse, au CHU de Montpellier, sur une cohorte de 163 patients opérés d’une PTG primaire dans un contexte de déformation en varus, afin d’analyser la relation entre la variation d’obliquité de l’interligne fémoral et les scores fonctionnels postopératoires. Cette variation était associée à des scores fonctionnels significativement inférieurs (HSS Patella score, KOOS-12, FJS-12) au recul moyen de 34 mois. Chaque degré de variation d’obliquité fémorale était associé à une diminution de 2,5 points en moyenne de ces scores.Le rôle de tension des retinaculum patellaires reste incertain dans la survenue de douleurs antérieures. Si plusieurs modélisations en éléments finis (MEF) ont été rapportées dans la littérature, peu d’études se focalisent sur une évaluation fémoropatellaire lors de la flexion. Les conditions aux limites et de chargement très différent selon les modélisations rendent difficile leur comparabilité. Ainsi, les objectifs de cette thèse étaient de développer et de valider un modèle numérique en éléments finis d’une PTG permettant l’analyse des efforts fémoropatellaires au cours d’une simulation de squat pilotée en efforts et moments, et de comparer l’influence de différentes techniques d’implantation prothétique sur le comportement fémoropatellaire.Dans un premier temps, une modélisation du membre inférieur en éléments finis avec implantation d’une PTG postéro-stabilisée à plateau fixe était développée. Afin de simuler les conditions mécaniques d’un squat en appui bipodal, une charge constante de 130 N était appliquée au centre du genou prothétique. Les efforts appliqués au tendon quadricipital, les pressions de contact observées sur l’implant patellaire, les efforts et leur répartition sur l’insert tibial, ainsi que la mise en contact du système plot-came étaient évalués jusqu’à 100° de flexion. Les efforts appliqués au tendon quadricipital augmentaient au cours de la flexion jusqu’à 6 fois le chargement initial. Les contraintes à la surface de l’implant patellaire augmentaient jusqu’à 16 MPa à 100° de flexion. Cette simulation retrouvait des efforts de contact fémorotibiaux et fémoropatellaires, une répartition de ces efforts entre compartiment médial et latéral, ainsi que la mise en contact du système plot-came compatibles avec de nombreux travaux publiés.Dans un deuxième temps, l’implantation de la même PTG sur un morphotype en varus avec interligne fémoral oblique était réalisée par alignement mécanique (obliquité modifiée) et cinématique (obliquité restituée). Des conditions identiques de chargement étaient appliquées afin de comparer les contraintes de Von Mises et leur répartition observées sur l’implant patellaire, de même que les efforts observés sur le retinaculum latéral, à 60° et 100° de flexion. Le non-respect de l’obliquité de l’interligne fémoral distal était associé à une augmentation des efforts du retinaculum latéral et à une surface de contact sur l’implant fémoral plus large, pouvant engendrer des douleurs antérieures. Néanmoins, l’alignement cinématique présentait un pic d’efforts sur l’implant patellaire lors de la flexion, questionnant le dessin suboptimal des implants fémoraux actuels pour cette technique d’implantation