Thèse soutenue

Compréhension et modélisation des transitions de phase de l'amidon et des protéines lors de l'opération de trempage−cuisson des légumineuses pour piloter la digestibilité des protéines

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Charlotte Lefevre
Direction : Philippe Bohuon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biochimie et physicochimie alimentaires
Date : Soutenance le 08/12/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Qualisud (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Gilles Trystram
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Bohuon, Gilles Trystram, Guy Della Valle, Paul Menut, Tiphaine Lucas, Christian Mestres
Rapporteur / Rapporteuse : Guy Della Valle, Paul Menut

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Les légumineuses possèdent d’importantes qualités nutritionnelles, de par leurs fortes teneurs en protéines et en amidon. Elles participent à une alimentation bas carbone, saine et abordable. Lors de la transformation des légumineuses par les opérations de trempage et de cuisson, le comportement et la qualité finale des légumineuses dépendent essentiellement des transferts d’eau. Ces transferts d’eau sont gouvernés par de multiples évènements thermiques liés à l’amidon (gélatinisation, fusion) et aux protéines (dénaturations), qui modifient l’affinité de l’eau à ces macromolécules. Ces travaux de recherche ont pour objectifs i) de mieux comprendre les processus physicochimiques et les transferts d’eau engagés lors de la cuisson des légumineuses ii) d’identifier les voies d’amélioration de la digestibilité de protéines, réputée nettement plus faible que celle des protéines animales. Trois légumineuses (lentille verte, pois chiche, haricot blanc) aux caractéristiques distinctes ont été sélectionnées. Ces légumineuses ont été broyées pour obtenir des farines et aussi turbo-séparées pour récupérer des farines enrichies en amidon (pureté > 92 % bs) et protéines−fibres (pureté > 60 % bs). Ces farines équilibrées sur une gamme large de teneur en eau (0.2 à 4.0 kg/kg bs) ont été analysées par calorimétrie différentielle à balayage (DSC). Un traitement numérique d’ajustement Gaussien du signal DSC a été développé. Cette désommation a permis de caractériser les transitions de phase de la gélatinisation et fusion de l’amidon et la dénaturation de la viciline et de la légumine. Une modélisation des diagrammes de phases binaires eau/amidon et eau/protéines−fibres a été développée. Cette modélisation a révélé une fusion de l’amidon même en excès d’eau. Les diagrammes de phases binaires eau/amidon issus des trois légumineuses sont similaires, contrairement aux diagrammes de phases eau/protéines−fibres. L’agrégation des diagrammes de phases (eau/amidon et eau/protéines−fibres) a permis par ajustement de représenter le comportement du système ternaire eau/amidon/protéines−fibres et de proposer une répartition de l’eau entre l’amidon et les protéines−fibres. Par exemple pour le pois chiche et le haricot, la quantité d’eau attribuée à l’amidon passe de moins de 10 % de l’eau totale à 35−45 % en fin de cuisson. Les mesures de biodisponibilité in vitro des protéines dans des conditions contrastées ont montré le faible degré de libertés du procédé (trempage, cuisson) pour accroitre la digestibilité des protéines de seulement 4 %. Les résultats de ces travaux sont parvenus à modéliser les états d’équilibre eau/amidon/protéines−fibres et faciliteront la représentation de modèle dynamique de transfert d’eau dans les légumineuses lors des opérations de trempage et de cuisson.