Thèse soutenue

Contributions du LIDAR multi-temporel à la caractérisation de la dynamique et de la structure des forêts tropicales.

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Auteur / Autrice : Claudia Milena Huertas Garcia
Direction : Grégoire VincentRaphaël Pélissier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie et Biodiversité
Date : Soutenance le 04/07/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire AMAP - Laboratoire de modélisation mathématique et d'architecture des plantes (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Chave
Examinateurs / Examinatrices : Grégoire Vincent, Raphaël Pélissier, Jérôme Chave, David Coomes, Sylvie Durrieu, Adeline Fayolle
Rapporteur / Rapporteuse : Jérôme Chave, David Coomes

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le changement climatique affecte le fonctionnement des forêts tropicales et met en péril leur rôle de puits de carbone (C). Documenter avec précision les flux de carbone forestiers à une échelle significative est un défi pressant. Le LiDAR aéroporté (ALS) fournit une description fine de la structure et de la dynamique de la canopée. Cette thèse explore les capacités du LiDAR multi-temporel à cartographier les flux de C dans l'espace et le temps afin de réduire l'incertitude des modèles de stocks et de flux de C dans les forêts tropicales. Nous nous appuyons sur la combinaison de survols ALS répétés s'étendant sur 10 ans d'une part et sur un grand réseau de parcelles totalisant plus de 1,2 km2 d'inventaires sur le terrain réalisés à la station de recherche de Paracou (Guyane française).Le premier chapitre (Q1. Modélisation de l'efflux Mortalité) traite de la possibilité de développer des estimations fiables de la perte en biomasse, en surface terrière et en nombre de tiges à partir des changements de hauteur de la canopée. En outre on cherche à évaluer si les patrons spatiaux de dynamique des trouées se perpétuent entre périodes d’observations successives. La corrélation entre la surface terrière perdue et la surface de trouées nouvellement formées est significative (R2=0,60) et particulièrement élevée pour les forêts non exploitées (R²=0,72). Le taux de perte de surface terrière est mieux prédit que le taux de mortalité. À l'échelle du paysage, l’ALS révèle une organisation spatiale des trouées liée à la fois à la topographie locale et au type de forêt (hauteur de la canopée). Les forêts hautes d’une part et les forêts de bas-fond d’autre part présentent des taux de mortalité plus élevés que la moyenne.Le deuxième chapitre (Q2. Allométrie et stock de carbone) quantifie la réduction de l'erreur dans les estimations de l'AGB obtenue en utilisant des allométries hauteur-diamètre ajustées localement. La fusion entre les données de hauteur de l'ALS et les données d'inventaire au sol se fait soit par segmentation de couronnes individuelles, soit en en utilisant une méthode globale qui, par itérations successives, minimise l’écart entre le Modèle Numérique de Canopée issu de l’ALS et le modèle de canopée dérivé de l’application de relations allométriques aux données d’inventaires. Un modèle hiérarchique bayésien est utilisé pour ajuster la hauteur des arbres en fonction de l’espèce et de la hauteur locale de la canopée. L'erreur quadratique sur la hauteur est réduite d'un facteur 4 en remplaçant la meilleure allométrie universelle par l’allométrie locale. Près de la moitié de la réduction de l'erreur quadratique est due à la réduction du biais. Le modèle allométrique universel sous-estime l'AGB de 12 à 13 % au niveau du site selon les parcelles. L'inclusion de l'identité des espèces et de la hauteur de la canopée réduit fortement l'incertitude sur la hauteur et supprime les biais observés par type de forêt.Le troisième chapitre (Q3. Modélisation de l'afflux Productivité) examine si la médiane des accroissement en hauteur de la canopée est un bon prédicteur de la productivité primaire nette ligneuse épigée (AGWNPP). Le modèle prédit l'AGWNPP sur l'ensemble des parcelles à la résolution spatiale de 125 m avec un R2 de 0,75 et un RMSE relatif de 11%. Les cartes à l'échelle du paysage ont révélé une structuration spatiale inattendue de la productivité, avec des valeurs plus élevées dans les zones saisonnièrement inondées. L'examen critique de la procédure de développement du modèle a permis d'identifier certains problèmes et de réexaminer la pertinence générale de l'entreprise. La mesure du changement net de C (plutôt que la caractérisation du flux entrant de C) est sans doute à privilégier car elle est susceptible de donner des résultats plus robustes et spatialement non biaisés.Enfin, une brève synthèse est proposée dans un dernier chapitre.