Perméabilité des aires protégées européennes face aux espèces non indigènes
Auteur / Autrice : | Kathrin Holenstein |
Direction : | Anne Charpentier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ecologie et biodiversité |
Date : | Soutenance le 17/05/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Franck Richard |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Charpentier, Franck Richard, Nathalie Machon, Eric Tabacchi, Grégory Mahy | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Machon, Eric Tabacchi |
Mots clés
Résumé
Les aires protégées sont des éléments clés de la stratégie mondiale de conservation de la biodiversité, en visant à préserver les espèces, les habitats et les écosystèmes. La mondialisation a entraîné une augmentation des introductions d'espèces en dehors de leur aire de répartition naturelle. Dans leur nouvel environnement, certaines de ces espèces non indigènes ont le potentiel d’affecter les écosystèmes, de concurrencer ou de menacer les espèces locales. L'environnement à proximité des aires protégées est susceptible de servir de tremplin à ces espèces introduites avant qu’elles ne pénètrent dans les aires protégées. Cependant, on sait peu de choses sur le rôle que jouent les zones entourant les aires protégées dans cette dynamique de colonisation. Dans cette thèse, nous nous sommes concentrés sur les zones entourant les aires protégées pour aborder la question de la perméabilité des aires protégées aux espèces non indigènes. En étudiant les aires protégées en Norvège, nous avons montré que le pool d’espèces non indigènes présent autour des aires protégées a un impact qualitatif sur la communauté d'espèces non indigènes présentes dans les aires protégées, les espèces non indigènes envahissantes étant présentes dans une plus grande proportion dans les aires protégées (40 %) que dans leurs ceintures (12 %). Le nombre d'espèces non indigènes présentes autour des aires protégées détermine également le nombre d'espèces non indigènes présentes dans les aires protégées. Nous avons aussi mis en évidence la dynamique de la colonisation de l’extérieur vers l’intérieur des aires protégées en montrant que les espèces non indigènes étaient détectées dans les aires protégées plusieurs années après avoir été détectées autour d’elles. En outre, nous avons montré dans quatre pays européens que le type d’occupation du sol à proximité et au sein des aires protégées joue un rôle central dans l'établissement des espèces non indigènes dans les aires protégées. Ainsi, les habitats fortement anthropisés autour des aires protégées favorisent la présence d'espèces non indigènes dans les aires protégées, quel que soit le type d’occupation du sol dans ces dernières. Enfin, nous avons étudié la dynamique de colonisation d'Acacia dealbata, une espèce d'arbre non indigène envahissante au centre du Portugal, autour et dans cinq aires protégées, au cours de ces vingt dernières années. Nous avons montré que les perturbations par les incendies et la perte de couverture forestière favorisaient la présence de l'espèce. Cette thèse a mis en évidence l'importance des zones autour des aires protégées dans la colonisation de celles-ci par les espèces non indigènes. Ces résultats sont particulièrement pertinents pour les futures stratégies de gestion des espèces non indigènes dans les aires protégées.